Seulement six bombardiers américains B-1 Lancer sont « aptes au combat »
Les États-Unis ont peut être le budget militaire le plus important du monde… Mais cela ne les met nullement à l’abri des problèmes de disponibilité des équipements en service au sein de leurs forces armées. Ainsi en est-il des bombardiers B-1B Lancer de l’US Air Force.
Sur les 61 exemplaires en dotation, seulement six seraient aptes à décoller pour effectuer une mission opérationnelle. Ce chiffre a été donné par le sénateur Mike Rounds, lors de l’audition du général John Hyten, l’actuel patron l’US Strategic Command [STRATCOM] pressenti pour devenir le numéro deux de l’État-major interarmées américain.
Dans le détail, sur les 61 B-1B Lancer, 15 sont immobilisés dans un dépôt de maintenance et 39 autres sont cloués au sol pour des « inspections et d’autres problèmes ».
Cela étant, les précisions livrées par ce sénateur ne font que confirmer l’estimation du comité des forces armées de la Chambre des représentants, lequel fit part, en juin, de sa préoccupation au sujet du faible taux de disponibilité des B-1B Lancer.
« L’état de préparation des B-1B ne dispose ni de la priorité, ni des ressources nécessaires pour l’améliorer », avait relevé ce comité. Et ce dernier d’estimer que la capacité de l’US Air Force à effectuer une frappe de précision à longue distance pouvait en être affectée, en raison des « problèmes structurels » dus au vieillissement de ces bombardier.
Conçu dans les années 1970, un temps menacé par l’administration Carter avant d’être relancé par celle du président Reagan, le B-1B Lancer est entré en service dans les années 1980. À l’époque, son intérêt était qu’il permettait de contre la défense aérienne soviétique en pouvant voler à basse altitude et à une vitesse supersonique. Au total, 100 exemplaires furent construits par Rockwell [absorbé depuis par Boeing].
Par la suite, les B-1B Lancer furent modifiés afin de pouvoir assrer des missions conventionnelles. Pouvant emporter 56.000 kg de munitions, ces appareils ont été intensivement utilisés à partir de la fin des années 1990. Et, désormais, ils ont très largement dépassé le seuil des 10.000 missions de combat.
Récemment clouée au sol après le déclenchement intempestif d’un siège éjectable, la flotte de B-1B Lancer a progressivement été modernisé dans le cadre du programme IBS [Integrated Battle Station], d’un montant d’un milliard de dollars. Ces appareils ont notamment reçu une nouvelle liaison de données [FIDL, Fully Integrated Data Link], un écran VSDU [Situation Display Upgrade] et un système CITS [Central Integrated Test System].
Cela étant, la disponibilité des B-1B Lancer est devenue un thème récurrent depuis quelques années. Il est par exemple devenu difficile de trouver certains composants électroniques, ce qui fait grimper son coût de maintien en conditon opérationnelle [MCO]. Un problème dont ne souffre paradoxalement pas le B-52H Stratofortress, pourtant nettement plus âgé [mais constamment modernisé]. Le taux de disponibilité de cet avion avoisinerait les 80%.
Les B-2 Spirit, furtifs, ont également un taux de disponibilité bas, également en raison d’un coût de MCO trop élevé [aggravé par le faible nombre d’appareils en service]. D’où la décision de l’US Air Force de prolonger les B-52H et de retirer les B-1B Lancer et les B-2 Spirit à mesure de l’arrivée du B-21 Raider, son futur bombardier.