Le Brésil obtient le statut d’allié militaire « majeur » des États-Unis

En mars dernier, le président brésilien, Jair Bolsonaro était reparti de Washington avec la promesse que le Brésil obtiendrait le statut d’allié militaire majeur hors Otan des États-Unis. Et le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, qui s’était même enflammé, à l’époque, a tenu parole, cinq mois plus tard.

« Je désigne par la présente la République fédérative du Brésil comme allié militaire majeur des Etats-Unis hors-Otan », a en effet écrit M. Trump dans un note adressée au département d’État. En outre, il a également fait savoir qu’il allait examiner l’opportunité d’un acccord de libre-échange avec Brasilia.

« Le Brésil est un grand partenaire commercial. J’ai une grande relation avec le Brésil et une relation fantastique avec son président », a confié Donald Trump.

Désormais, 18 pays [*] bénéficient de ce statut, qui facilite l’achat d’équipements militaires américains ainsi qu’une coopération accrue avec les États-Unis en matière de défense.

Jusqu’à présent, l’Argentine était le seul pays sud-américain à faire partie des « alliés majeurs » des États-Unis, la Colombie [proche de Washington, ndlr] étant devenue un « partenaire mondial » de l’Otan.

S’agissant du Brésil [qui est aussi un « partenaire stratégique » de la France], ce statut permettra notamment de faciliter les transferts de technologies militaires, à l’heure où l’américain Boeing et le brésilien Embraer ont annoncé leur rapprochement [l’opération, un temps incertaine, a été approuvée par M. Bolsonaro en janvier, ndlr]. Cependant, les deux pays avaient déjà signé, en 2017, un « Master Information Exchange Agreement » [MIEA] à cette fin.

La coopération militaire entre Washington et Brasilia pourrait s’étendre au domaine spatiale, avec un accès au Centre de lancement d’Alcântara [CLA, Centro de Lançamento de Alcântara]. Situé près de la ligne de l’Équateur, dans l’État de Maranhao, cette base permet de lancer des fusées dans des conditions optimales [avec, par exemple, une économie de 30% en carburant ou en permettant de mettre sur orbite des charges utiles plus imposantes].

« Le Brésil a l’intention de nouer un accord de protection des droits de propriété intellectuelle avec les États-Unis qui permettra l’utilisation commerciale de la base d’Alcantara l’année prochaine », avait indiqué Luiz Fernando de Aguiar, responsable du programme spatial brésilien, en septembre 2018.

Cela étant, il n’est plus question, du moins pour le moment, d’implanter une base américaine au Brésil. Cette éventualité avait été évoqué en janvier par M. Bolsonaro. « Selon ce qui pourrait se passer dans le monde, qui sait si nous aurons à discuter de cette question à l’avenir », avait-il confié.

[*] Australie, Égypte, Israël, Japon, Corée du Sud [en 1989], Jordanie [en 1996], Nouvelle-Zélande [1997], Argentine [1998], Bareïne [2002], Philippines, Thaïlande, Taïwan [2003], Koweït, Maroc, Pakistan [2004], Afghanistan [2012], Tunisie [2015] et Brésil [2019]

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