L’Ukraine arraisonne un pétrolier russe dans l’estuaire du Danube

L’arraisonnement par l’Iran du Stena Impero, un navire battant pavillon britannique, en réponse à l’interception du pétrolier iranien Grace 1 au large de Gibraltar a sans doute inspiré Kiev, qui exige, sans succès pour le moment, la libération de ses marins emprisonnés à Moscou depuis la saisie de trois bateaux militaires de la marine ukrainienne par les gardes-côtes russes dans le détroit de Kertch, en novembre dernier.

Malgré l’appel du Tribubal maritime international à libérer ces marins, le tribunal moscovite de Lefortovo a décidé, le 17 juillet, de prolonger d’au moins trois mois de plus la détention de 13 d’entre-eux. Cette affaire a fait d’ailleurs l’objet du premier entretien téléphonique entre le président ukrainien nouvellement élu, Volodymyr Zelensky, et Vladimir Poutine, son homologue russe.

Mais, visiblement, le nouveau pouvoir ukrainien a décidé de hausser le ton. Ce 25 juillet, Kiev a en effet annoncé avoir arraisonné un pétrolier russe, fraîchement arrivé au port d’Izmaïl, situé dans l’estuaire du Danube, dans la région d’Odessa.

Selon le SBU, le service de renseignement ukrainien, ce pétrolier russe aurait interdit l’accès du détroit de Kertch aux trois navires militaires ukrainiens [les Berdyansk, Yani Kapu et Nikopol] capturés par les garde-côtes russes [qui relèvent du FSB].

Toujours d’après le SBU, les propriétaires russes de ce pétrolier aurait changé son nom de « Neyma » à « Nika Spirit » afin de cacher son implication dans « cet acte d’agression » contre les marins ukrainiens.

Selon le journaliste ukrainien Iouri Boutoussov, cité par l’AFP, le pétrolier russe devait se rendre à Izmaïl pour y être réparé. Aussi, il voyageait à vide. « L’arraisonnement a été approuvé la veille par le président Volodymyr Zelensky », a-t-il affirmé.

Le SBU a précisé que ses enquêteurs avaient « perquisitionné » le navire, « saisi des documents » et « interrogé les membres d’équipage ». En outre, il prépare une requête judiciaire afin de pouvoir saisir le pétrolier.

Évidemment, l’annonce de l’arraisonnement du « Nika Spirit » a suscité une vive réaction à Moscou. « S’il s’agit d’une prise en otage des Russes, cela sera considéré comme une violation grossière du droit international et les conséquences ne se feront pas attendre », a averti le ministère russe des Affaires étrangères, avant d’assurer qu’il étudiait la situation pour prendre des « mesures adéquates ». Reste donc à voir lesquelles.

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