Le Royal Navy a été chargée d’escorter les navires sous pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz

L’arrivée de Boris Johnson, farouche partisan du Brexit, au 10 Downing Street, où il a remplacé Theresa May au poste de Premier ministre, a donné lieu à un petit jeu de chaises musicales…

Ainsi, Penny Mordaunt n’aura pas eu le temps de s’habituer à son bureau de ministre de la Défense puisqu’elle a été remerciée deux mois après son arrivée, pour être remplacée par Ben Wallace, un ancien de la British Army passé par l’Académie militaire de Sandhurst, avant de devenir directeur de l’entreprise d’armement Qinetiq. Sera-t-il enclin à donner des arbitrages favorables à la Royal Navy, à l’heure où ses capacités sont décrites comme insuffisantes, après la saisie du pétrolier sous pavillon britannique Stena Impero?

Justement, Jeremy Hunt, concurrent malheureux de Boris Johnson à la succession de Mme May, n’aura plus à gérer les suites de cette affaire. Il a été remplacé à la tête du Foreign Office par Dominic Raab, aussi farouche « brexiter » que « BoJo ». Et, pour le moment, on ignore s’il va continuer à oeuvrer en faveur de « l’initiative européenne pour sécuriser le Golfe arabo-persique » à laquelle son prédécesseur travaillait, en relation avec ses homologues français et allemands.

Cela étant, dans un entretien donné à l’Est républicain, la ministre française des Armées, Florence Parly, a expliqué que Paris, Londres et Berlin cherchaient à « coordonner » leurs moyens et à « partager » leurs informations sur la sitation dans le Golfe afin d’y renforcer la sécurité maritime.

« Nous avons eu des contacts très récents, notamment avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, pour bâtir une action commune: elle permettrait de contribuer à la sécurisation du trafic maritime dans le Golfe et d’avoir une appréciation de situation autonome », a ainsi affirmé Mme Parly.

« Les discussions sont en cours. Nous avons tous des moyens sur place. Il ne s’agit pas de les renforcer mais de coordonner nos moyens et partager nos informations », a ensuite expliqué la ministre française. « Nous travaillons à nous organiser entre Européens, mais une chose est sûre : notre comportement ne devra avoir qu’un seul objectif, faire baisser les tensions actuelles et défendre nos intérêts. […] Nous ne voulons pas contribuer à une force qui pourrait être perçue comme aggravant les tension », a-t-elle souligné.

Et c’est également ce que firent valoir Jean-Yves Le Drian, Heiko Maas et Jeremy Hunt. « Cette vision est à l’inverse de l’initiative américaine qui est la volonté d’une pression maximum pour faire en sorte que l’Iran revienne sur un certain nombre de ses objectifs », avait expliqué le chef de la diplomatie française, le 23 juillet, à l’Assemblée nationale.

En attendant de voir ce que fera M. Raab, le gouvernement de M. Johnson a déjà pris une décision : « La Royal Navy a été chargée d’accompagner les navires battant pavillon britannique dans le détroit d’Hormuz, soit individuellement, soit en groupe, si un préavis suffisant leur a été donné », a fait savoir un porte-parole, ce 25 juilleT.

Alors qu’il venait de confirmer le déploiement du destroyer HMS Duncan dans le Golfe arabo-persique [où il doit rejoindre la frégate HMS Montrose, qu’il devait initialement relever, ndlr], M. Hunt avait estimé qu’il n’était pas possible pour la Royal Navy « d’offrir une escorte à tous les bateaux ou d’éliminer tous les risques de piraterie. » En revanche, il avait indiqué que tous les navires battant pavillon britannique devraient communiquer la date de leur passage dans le détroit d’Ormuz afin de « permettre d’offrir la meilleure protection possible ».

« La liberté de navigation est cruciale pour le commerce et l’économie mondiale. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la défendre », a assuré le porte-parole du gouvernement britannique. « Cette décision apportera une sécurité et une assurance indispensables à notre secteur du transport maritime en cette période d’incertitude. Cependant, nous continuerons à faire pression pour une désescalade des tensions dans la région et le retour en toute sécurité de nos marins », a-t-il conclu.

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