L’armée de l’Air a officialisé l’adoption du standard F3R du Rafale

Dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité, le ministère des Armées a indiqué que l’armée de l’Air venait d’officialiser l’adoption du standard F3R du Rafale. Cette décision, prise le 16 juillet, permet désormais aux escadrons de chasse de commencer la formation de leur premiers équipages et d’amorcer ainsi une montée en puissance en vue d’un premier déploiement opérationnel de cette dernière version de l’avion développé par Dassault Aviation.

Pour rappel, la Direction générale de l’armement [DGA] avait prononcé la qualification du Rafale F3R en octobre 2018. Il revenait alors au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et au détachement Chasse du Centre d’expérimentations pratiques de l’Aéronautique navale/Escadrille 10S [CEPA/10S] de mener à bien un programme – complexe – d’expérimentations afin de « parfaire l’appropriation opérationnelle » de cet appareil.

Pour cela, le CEAM et le CEPA/10S ont travaillé ensemble, ce qui a permis de produire des comptes-rendus, des manuels d’utilisation et autres notes techniques reconnues à la fois par l’armée de l’Air et la Marine nationale. Ce qui a accéléré le programme d’expérimentations tout en générant quelques économies.

S’agissant du CEAM, ce travail a mobilisé plusieurs unités, dont, évidemment, l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » mais également le Centre d’expertise et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT], l’Escadron de programmation et d’instruction à la guerre électronique 07/330 [EPIGE], le centre d’expertise de l’armement embarqué [CEAE] ainsi que les équipes de marque Cyber et ravitaillement et transport stratégique.

Une partie de ce travail a consisté à vérifier si les nouvelles capacités ajoutées au Rafale n’ont pas eu d’incidences sur son comportement en vol. « Nous voulions vérifier que les fonctionalités de base du standard F3.4+ continuent à se comporter normalement sur le F3R », explique en effet le commandant Thibaud, chef de l’équipe de marque « Rafale », dans le dernier numéro du magazine Air Fan.

Pour rappel, avec le standard F3R, le Rafale emporter le missile air-air longue portée METEOR qui, associé au radar RBE2 AESA [à antenne active], lui permettra d’engager des cibles volant à une centaine de kilomètres de distance. Il sera également en mesure de mettre en oeuvre la nacelle TALIOS, qui, précise le ministère des Armées, « intègre deux voies [TV et infrarouge], de nouvelles poursuites [fixes et mobiles], une nouvelle interface homme/machine et de nouvelles commandes. » En clair, elle améliorera la détection et l’identification des cibles terrestres, dans n’importe quelle condition.

Qui plus est, cette nouvelle version du Rafale est équipée d’un interrogateur IFF compatible mode 5 / mode S et d’un système AGCAS [Automatic Ground Collision Avoidance System / système automatique d’évitement de collision avec le sol]. La liaison 16, le radar RBE2 AESA et le système de guerre électronique SPECTRA ont été améliorés. Enfin, et outre le missile METEOR, elle sera en mesure d’emporter des bombes guidées laser GBU-16 [500 kg] ainsi que des Armements air-sol modulaires [A2SM] Block 3.

« Les évaluations sont compliquées car les équipements modernisés dialoguent entre eux et parlent à d’autres systèmes non modernisés. Nous devons nous assurer de l’absence de problème. Par exemple, la liaison de données L-16 échange des informations avec le calculateur central qui lui-même reçoit des pistes de différents capteurs. Tout est intégré et le standard F3R représente probablement la plus importante évolution du Rafale depuis son entrée en service », souligne le commandant Thibaud… En attendant la version F-4, qui mettra davantage l’accent sur la connectivité et le combat en réseau.

Ceux qui on lu la bande dessinées « Cyberfatale, Si on sort, on est morts » ne seront pas surpris de l’importance de l’aspect « cyber » dans ces expérimentations.

« L’équipe de marque Cyber contribue à l’homologation du Rafale F3R en validant sa robustesse vis-à-vis de menaces d’origine informatique. Cet aspect est d’ailleurs devenu une des préoccupations majeures du CEAM », assure le colonel Nicolas, directeur des expérimentations, dans les colonnes d’Air Fan.

Cela étant, ces expérimentations ne sont pas encore terminées. Elles « se poursuivront jusqu’en 2020 afin que les unités opérationnelles puissent exploiter pleinement toutes les capacités offertes par ce nouveau standard Rafale », précise le ministère des Armées. Il est ainsi prévu, cet été, de mener une campagne « temps chaud » de deux semaines, sur la base aérienne 104 d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Il s’agira notamment de mettre à l’épreuve les capteurs infrarouge de la nacelle Talios.

La première capacité opérationnelle du Rafale F3R [Talios/Meteor] est cependant attendue pour la fin 2019. Il faudra attendre, au plus tôt, le deuxième trimestre de l’année 2020 pour que soit prononcée la mise en service opérarionnelle complète [MSO].

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