Le camp militaire nigérien d’I-n-Ates visé par une attaque jihadiste « complexe »

Il y a environ deux semaines, l’État-major des armées [EMA] indiquait qu’un groupe jihadiste lié à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] venait d’être mis hors de combat lors de l’opération Aconit, menée par la force française Barkhane en partenariat avec les forces armées nigériennes et maliennes dans le Liptako malien, une région proche de la frontière avec le Niger.

Le groupe jihadiste ainsi visé aura été particulièrement combattif puisqu’il fallut des frappes aériennes [Mirage 2000 et hélicoptères d’attaque Tigre et Gazelle] ainsi que des tirs de chars AMX-10RC [canon de 105mm] et de mortiers pour en venir à bout.

L’opération Aconit avait été planifiée dans des délais très courts, à la demande des autorités nigériennes. La fouille du camp occupé par les jihadistes dans la forêt d’Azambara permit de confirmer que le groupe neutralisé était lié à l’embuscade qui fit plus d’une vingtaine de tués dans les rangs de l’armée nigérienne prés de Tongo Tongo, plus précisément à Baley Beri, le 14 mai dernier.

Seulement, les groupes jihadistes présents dans cette région ne manquent visiblement pas de ressources. Alors que Niamey accueille, cette semaine, un sommet de l’Union africaine, le camp militaire d’I-n-Ates, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Tongo Tongo, a été la cible d’une attaque « complexe », dans l’après-midi du 1er juillet.

Ainsi, selon des sources militaires nigériennes citées par l’AFP, deux véhicules suicides chargés d’explosifs [VBIED] ont explosé à l’entrée du camp, provoquant un incendie. Puis, ayant encerclé l’enceinte militaire, les jihadistes, en moto, ont ouvert le feu.

Plusieurs sources ont indiqué que deux avions de « reconnaissance », l’un français, l’autre américain, ont survolé la la zone au moment des combats. Deux Mirage 2000, basés à Niamey, sont ensuite intervenu. A priori, ils auraient effectué au moins une frappe ayant permis aux forces nigériennes de repousser l’assaut des jihadistes.

C’est, en tout cas, ce qu’affirme le communiqué publié près de 24 heures après les faits par le ministère nigérien de la Défense.

« La riposte avec l’appui aérien des partenaires a permis de mettre l’ennemi en déroute hors de nos frontières », lit-on en effet dans ce communiqué, lequel suggère que les jihadistes sont allés trouver refuge au Mali.

Selon un bilan provisoire donné par Niamey, cette attaque du camp d’I-n-Ates a fait 18 tués et 4 disparus parmi les militaires nigériens. S’agissant des assaillants, le communiqué parle de « plusieurs terroristes neutralisés » et d' »un camion détruit par les frappes aériennes. »

Par ailleurs, début juin, des projets d’attaques terroristes ont été déjoués, à Niamey, par les autorités nigériennes, avec le démantèlement d’une cellule dormante. A priori, les ambassades de France et des États-Unis auraient été sur la liste des cibles que les terroristes projetaient d’attaquer.

Enfin, le 19 juin, une attaque – inédite – commise contre un poste de police, situé à l’entrée de Niamey, a fait deux tués et quatre blessés parmi les policiers nigériens.

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