Une frégate canadienne « frôlée » à très basse altitude par deux avions de chasse chinois SU-30

Le 18 juin, deux bâtiments de la Marine royale canadienne, à savoir la frégate NCSM Regina et le navire logistique Asterix, ont franchi le détroit de Formose, qui sépare la République populaire de Chine de Taïwan, île considérée comme rebelle à Pékin.

Malgré des relations diplomatiques sino-canadiennes à couteaux tirés depuis l’arrestation à Vancouver, le 1er décembre 2018, et à la demande des États-Unis, de Meng Wanzhou, la directrice financière du groupe chinois de télécommunications Huawei, cette présence des deux navires canadiens dans le détroit de Formose ne donna lieu à aucun incident.

Ce qui, en de pareilles circonstances et pour d’autres forces navales, n’a pas été toujours le cas. En effet, estimant que ce détroit lui appartient dans la mesure où elle considère Taïwan comme faisant partie intégrante de son territoire, la Chine proteste vigoureusement à chaque passage de navires ou d’avions de la marine américaine. Même la frégate française Vendémiaire n’y a pas échappé lors de son transit, en avril dernier, pour rejoindre le port chinois de Qingdao.

Mais, visiblement, ce n’était que partie remise. Dix jours plus tard, deux avions de chasse chinois de type Su-30 ont fait un « show of force » [démonstration de force] à l’intention de la frégate NCSM Regina, alors que cette dernière naviguait dans les eaux internationales de la mer de Chine orientale.

Après une escale au Vietnam, le navire canadien venait en effet de mettre le cap en direction de la Corée du Nord afin de mener une mission visant à faire respecter les sanctions imposées par les Nations unies à Pyongyang pour ses activités balistiques et nucléaires.

« Deux avions de chasse Su-30 des forces aériennes de l’armée populaire de Chine sont passés près du navire, dans un rayon d’environ 300 mètres et à une altitude d’environ 30 mètres », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense. « Bien que la frégate avait été suivie par des navires et par un avion de l’armée populaire chinoise depuis son départ du Vietnam […], c’est la première fois qu’ils se sont autant rapprochés », a-t-il fait remarquer, via un communiqué cité par l’AFP.

Cela étant, la Défense canadienne a cherché à minimiser l’incident, qui, hasard ou pas, s’est produit alors que se tient le sommet du G-20, au Japon. Ce survol « n’était pas provocateur, ni dangereux, ni surprenant étant donné la proximité avec la Chine », a-t-il affirmé.

Cependant, l’hélicoptère CH-148 Cyclone embarqué à bord de la frégate a « un laser dirigé vers [lui], qui provenait d’un navire de pêche », a également indiqué la Défense canadienne. « Personne n’a été blessé au cours de cet incident », a-t-elle ajouté.

Récemment, des pilotes d’hélicoptères australiens ont aussi fait état d’incidents similaires. Les « navires de pêche » chinois n’appartiennent pas forcément à des pêcheurs… mais à la milice maritime chinoise, laquelle les utilise pour intimider d’autres flottes.

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