Des bombardiers russes Tu-95 « Bear » accusés d’avoir violé l’espace aérien japonais à deux reprises

Le Japon et la Russie n’ont toujours signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et continuent de s’opposer sur le statut des îles Kouriles, annexées par l’Union soviétique en 1945. Et le règlement de ce différend territorial n’est pas près d’aboutir.

Il reste « un travail laborieux à accomplir en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable », a ainsi affirmé Vladimir Poutine, le président russe, à l’issue d’une rencontre avec Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, en janvier.

Et ce dernier de répondre : « Nous sommes convenus de travailler ensemble pour élever le niveau de confiance entre les citoyens russes et japonais en développant les relations amicales et en cherchant une solution mutuelle. »

Cela étant, ce « niveau de confiance » ne risque pas de s’élever avec l’envoi régulier de bombardiers stratégiques russes près de l’espace aérien de l’archipel nippon. Des vols qui ont donné à 343 décollages sur alerte des avions de chasse des forces aériennes d’autodéfense japonaises entre mars 2018 et avril 2019.

Les bombardiers russes, généralement des Tu-95 « Bear », se gardent de pénétrer à l’intérieur de l’espace aérien japonais. Sauf le 20 juin au matin…

Ainsi, selon le ministère nippon de la Défense, deux Tu-95MS ont violé l’espace aérien japonais à deux reprises. La première violation a eu lieu à la hauteur de l’île de Minami-Daitojima [préfecture d’Okinawa] et a duré environ 3 minutes, à partir de 8h53. La chasse japonaise est évidemment intervenue afin de leur ordonner de rebrousser chemin.

Ensuite, les bombardiers russes ont mis le cap vers le nord-est. À 10h21, l’un d’eux a « survolé pendant environ deux minutes l’île de Hachijjojima, qui relève de la juridiction du gouvernement métropolitain de Tokyo », raconte le quotidien Asahi Shimbun. Puis, les Tu-95MS ont pris la direction des îles Kouriles [ou « Territoires du Nord » pour les Japonais] pour rejoindre Sakhaline.

« Il est difficile de considérer le dernier incident comme une erreur », a commenté un haut responsable du ministère japonais de la Défense.

Au cours de leur périple, les Tu-95MS, dont le transpondeur était manifestement éteint, ont été interceptés par des F-15 et des F-2 des forces d’autodéfense japonaises.

Cependant, à Moscou, on assure que ces deux bombardiers sont toujours restés dans l’espace aérien international.

« Deux bombardiers stratégiques Tu-95MS des forces aérospatiales russes ont effectué un vol planifié au-dessus des eaux neutres de la mer du Japon, de la mer de Chine orientale, de la mer de Chine méridionale et de la partie occidentale de l’océan Pacifique. Au cours de certaines étapes de ce vol, les avions russes ont été suivis par les chasseurs japonais F-2 et F-15 « , a commenté le ministère russe de la Défense, via un communiqué. Cette mission, a-t-il précisé, a duré « plus de 14 heures. »

En attendant, le ministère japonais des Affaires étrangères a officiellement émis une note de protestation à l’intention de l’ambassade de Russie à Tokyo pour ces deux violations présumées.

Un incident de la même nature s’était produit en février 2013, quand deux Sukhoï SU-27 « Flanker » russes violèrent brièvement l’espace aérien japonais au large de l’île de Hokkaido. Les autorités nippones avaient protesté auprès de leurs homologues russes, lesquelles nièrent toute violation.

Photo : TU-95 russe intercepté par les Forces aériennes d’autodéfense japonaises (c) Ministère japonais de la Défense

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