L’Iran affirme avoir abattu un drone américain près du détroit d’Ormuz

La semaine passée, un drone MQ-9 Reaper américain manqua d’être abattu par un missile sol-air iranien peu avant l’attaque des navires Kokuka Courageous et Front Altair, en mer d’Oman. Mais, a priori, ce n’était que partie remise.

En effet, ce 20 juin, le Corps des gardiens de la révolution [IRCG] iranien a affirmé avoir abattu, avec un « missile », un drone « espion » américain qui venait d’entrer dans l’espace aérien de la province de d’Hormozgan, située dans le sud de l’Iran, près du détroit d’Ormuz.

L’agence de presse iranienne IRNA a précisé que le drone ainsi abattu était un RQ-4 Global Hawk, un appareil de type HALE [Haute Altitude Longue Endurance] conçu par Northrop-Grumman pour des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].

Pour le moment, aucune photographie montrant l’épave du drone en question n’a été diffusée. Si cet appareil est effectivement tombé en territoire iranien [et non en mer], alors cela ne devrait pas tarder… En règle générale, les forces iraniennes ne se privent pas pour exhiber leurs trophées, comme ce fut par exemple le cas en décembre 2011, quand elle récupèrent un drone furtif RQ-170 Sentinel américain qu’elles avaient prétendu avoir abattu.

« Notre espace aérien constitue une ligne rouge et l’Iran répondra avec vigueur, comme il l’a toujours fait, à tout pays qui s’aviserait de le violer », avait affirmé, la veille, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale iranien.

De son côté, l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a assuré qu’aucun de ses drones n’avait été envoyé au-dessus de l’Iran.

En revanche, un responsable américain a confirmé, auprès de l’agence Reuters, qu’un drone avait bien été abattu par les Iraniens. Seulement, il ne s’agirait pas d’un RQ-4 Global Hawk mais d’un MQ-4C Triton de l’US Navy.

Tout aussi imposant, avec son envergure de 40 mètres, que le Global Hawk dont il est dérivé, le MQ-4C Triton peut rester en l’air pendant 30 heures et voler à la vitesse de 310 noeuds [575 km/h], ) l’altitude de 60.000 pieds [18.000 mètres]. Non armé, ce drone est doté du radar multifonctions AN/ZPY-3 et de différents capteurs [tourelle embarquée pour une vision 360°, un radard en bande X et à antenne active, etc…] adaptés aux opérations maritimes.

Ce drone est le second perdu par les forces américaines dans la région depuis le début du mois. Le 6 juin, au Yémen, un MQ-9 Reaper, appareil habituellement utilisé pour surveiller les jihadistes d’al-Qaïda dans la péninsule arabique [AQPA], a en effet été abattu au Yémen par les milices Houthis, soutenues par Téhéran.

Ce nouvel incident survient dans un contexte marqué par une aggravation des tensions au Moyen-Orient, non seulement alimentées par les attaques de navires près du détroit d’Ormuz [et pour lesquelles l’Iran est tenu pour responsable par les États-Unis et l’Arabie Saoudite] mais aussi par plusieurs tirs de roquettes ayant visé, a priori, des intérêts américains en Irak.

Le 19 juin, le commandement militaire irakien a fait état d’une roquette Katioucha tiré contre un complexe pétrolier qui, situé dans le secteur de Bourjessiya, près de Bassora, accueille plusieurs compagnies locale et étrangères, dont l’américaine ExxonMobil.

Et d’autres roquettes Katioucha ont visé le « commandement des opérations de la province de Ninive », pà Mossoul, où des troupes américaine sont déployées auprès des forces irakiennes. Et trois autres se sont abattues sur la base militaire de Taji, où des militaires américains sont présents.

Quoi qu’il en soit, le chef de l’IRCG, le général Hossein Salami, a tenu un discours musclé, ce 20 juin. « Nos forces aériennes ont abattu aujourd’hui un avion espion américain lorsqu’il a violé notre espace aérien », a-t-il affirmé. « Nous sommes fin prêts dans le cas d’un déclenchement d’une guerre. L’ennemi ne pourra jamais fouler le sol iranien », a-t-il assuré, avant de s’en prendre aux voisins de l’Iran.

« Nous mettons en garde nos amis dans les pays voisins pour que leurs territoires ne servent pas de champs de bataille. Nous allons poursuivre nos ennemis où qu’ils se cachent », a averti le général Salami, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

« Le président Trump ne veut pas la guerre, et nous allons continuer à communiquer ce message, tout en faisant le nécessaire pour protéger les intérêts américains dans la région », a, dans le même temps, affirmé Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine.

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