Le général Bosser ne sera bientôt plus le chef d’état-major de l’armée de Terre

Selon le code de la Défense, l’âge maximal de maintien en première section des officiers généraux est de 63 ans. Approchant de la soixantaine [il aura 60 ans en novembre prochain, ndlr], le général Jean-Pierre Bosser ne sera plus le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] à compter du 30 juillet prochain, date à laquelle il quittera les armes après 40 années de service.

En effet, cet ancien parachutiste de l’Infanterie de Marine, vient d’être nommé directeur général de la Fondation Mérieux, qui lutte contre les maladies infectueuses. Il prendra ses nouvelles fonctions en septembre prochain.

« L’expérience du général Bosser et sa connaissance de réalités de terrains difficiles nous seront précieuses pour mener à bien nos missions au service de la santé publique et ainsi venir en aide à des populations particulièrement vulnérables », s’est félicité Alain Mérieux, le président de cette Fondation.

Successeur du général Bertrand Ract-Madoux, qui lui passa le témoin en septembre 2014, le général Bosser sera donc resté cinq ans à la tête de l’état-major de l’armée de Terre [EMAT].

Quand il prit son commandement, il n’était question que de déflation d’effectifs… Mais les attentats de janvier 2015 changèrent la donne, avec la décision de revoir à la hausse le format de la Force opérationnelle Terrestre [FOT], ce dernier devant passer de 66.000 à 77.000 soldats afin de mener à bien l’opération intérieure Sentinelle. Aussi, le général Bosser dut gérer une remontée en puissance pleine de défis à relever.

Sous sa coupe, l’armée de Terre adopta le plan « Au contact » et retrouva le niveau divisionnaire qu’elle avait abandonné quelques années plus tôt et de nouveaux commandement firent leur apparition. Et cette réforme fut accompagnée par le document doctrinal « Action terrestre future », qu’il présenta lui-même comme étant « l’initiateur d’une dynamique vertueuse, permettant d’affronter les ruptures stratégiques et technologiques qui ne manqueront pas de s’imposer à l’armée de Terre. »

En outre, et comme il le confia lui même lors d’une audition parlementaire, le général Bosser fut à l’origine du Service militaire volontaire [SMV], créé dans la foulée des attentats de Paris.

Lors de l’élaboration de l’actuelle Loi de programmation militaire [LPM], le général Bosser sut faire valoir les intérêts de l’armée de Terre, en obtenant une accélération du programme Scorpion et une hausse substantielle des commandes de nouveaux véhicules blindés.

Par ailleurs, et considérant que la supériorité technologique était nécessaire mais pas suffisante pour prendre l’ascendant sur l’adversaire, le général Bosser s’employa à défendre « l’esprit guerrier », c’est à dire ce « supplément d’âme » nécessaire pour « gagner ». Enfin, sensible à la cause des blessés, ce fut sous son autorité qu’eut lieu la première la « Journée nationale des blessés de l’armée de Terre » [JBAT]. Il présidera d’ailleurs celle qui sera organisée le 22 juin.

Pour le moment, le nom du successeur du général Bosser n’est pas connu.

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