L’US Air Force a commencé les essais de sa future arme hypersonique « ARRW »

Le développement d’armes hypersoniques, c’est à dire capables de voler à une vitesse supérieure à Mach 5, est une réalité. Les États-Unis ont été parmi les premiers à s’y intéresser de près, via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS, frappe conventionnelle globale rapide], lancé au début des années 2000. Pour autant, ce ne sont pas eux qui font la course en tête, même si ils ont déjà testé, avec des fortunes diverses, plusieurs concepts. En effet, la Russie affirme disposer de telles armes [Avanguard, missile Kinjal] tandis que la Chine a déjà procédé à l’essai du Wu-14, un véhicule planant hypersonique [HTV]. Á noter aussi que la France s’y intéresse aussi…

Cela étant, et comme ces armes hypersoniques sont susceptibles de contrer les capacités d’interdiction et de déni d’accès appelées à se multiplier dans les années à venir, le Pentagone a mis le pied sur l’accélérateur. Ce qui, pour l’US Air Force, s’est traduit par le lancement de trois programmes : l’Hypersonic Conventional Strike Weapon [HCSW, prononcer « Hacksaw », ndlr], l’Hypersonic Air-breathing Weapon Concept [HAWC] et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW, ou ARROW].

Ce dernier, attribué à Lockheed-Martin en août 2018 et pour lequel 258 millions de dollars ont été demandés au titre de l’année fiscale en cours, vise à mettre au point un missile hypersonique appelé AGM-183A. Et, visiblement, les travaux vont vite étant donné que le coup d’envoi des essais de cette nouvelle arme a été donné le 12 juin.

En effet, a indiqué l’US Air Force via un communiqué, un bombardier stratégique B52H Stratofortress a décollé de la base aérienne d’Edwards [Californie] en emportant un prototype de l’AGM-183A sous l’une de ses ailes. Il n’a été procédé à aucun tir, l’objet du vol ayant été de collecter des données sur « la gestion de l’environnement » et le le comportement de l’avion.

« Le prototype ne contenait pas d’explosifs et il n’a pas été libéré du B-52 pendant les essais en vol. Ce type de collecte de données est requis pour tous les systèmes d’armes de l’US Air Force en cours de développement », a précisé le communiqué.

« Nous avons établi un calendrier serré avec l’ARRW. Effectuer déjà un tel test souligne le travail extraordinaire de nos équipes et notre partenariat avec Lockheed-Martin et d’autres industriels », a commenté le Dr. Will Roper, le secrétaire adjoint de l’Air Force pour l’acquisition, la technologie et la logistique. Certaines dispositions prises par le Congrès concernant le « prototypage rapide » ont contribué à ce coup d’accélérateur. Et il est question que l’AGM-183A soit opérationnel en 2022.

Par ailleurs, l’US Air Force n’est pas la seule à vouloir des armes hypersoniques. L’US Army a aussi des ambitions dans ce domaine, comme l’a récemment indiqué le général Neil Thurgood, son responsable des acquisitions.

Ainsi, une telle arme, qui sera lancée par un missile, est en cours de développement. Un premier essai est prévu l’an prochain. Il sera suivi par d’autres tests organisés tous les six mois, « jusqu’à ce qu’elle puisse être utilisées, vraisemblablement en 2022 », a expliqué le général Thurgood, qui a également annoncé que, dans le même temps, l’US Army mettrait aussi en service des véhicules blindés Stryker équipés de lasers de défense antiaérienne d’une puissance de 50 kilowatts.

Photo : archive

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