Les archéologues du ministère de la Culture ont recensé 150 épaves liées au Débarquement en Normandie

Le 2 juillet 1944, l’Empire Broadsword, un cargo polyvalent de type C1 mis en oeuvre par le Ministry of War Transport [MoWT] britannique, fut touché par des mines alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Omaha Beach, où les troupes américaines venaient de débarquer. Ce qu’il en reste, près de 75 ans plus tard, fait partie des 150 vestiges recencés au large des plages normandes par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous marines du ministère de la Culture [DRASSM].

Ce dernier a commencé ses recherches en 2015, à la demande de la région Normandie, qui voulait étayer son dossier présentation des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco avec un inventaire des vestiges navals engloutis à proximité de ces dernières.

Pour cela, le DRASSM a mené trois de campagnes à bord de l’André-Malraux, son navire d’exploration archéologique doté de sondeurs multifaisceaux. La dernière a été réalisée entre le 8 et le 26 avril.

Et le résultat est que « 150 vestiges sûrs et certains de 1944 » ont été localisés, a indiqué, à l’AFP, Cécile Sauvage, l’archéologue du DRASSM responsable de cette campagne d’inventaire.

Parmi ces vestiges, les archéologues ont identifié « 17 navires de guerres, 62 épaves de navire de transport ou de commerce, 29 blindés, deux ports artificiels et 24 restes disséminés de ces ports. »

Une quarantaine de plongées ont été nécessaires pour préciser le type des matériels engloutis. « Par exemple pour savoir s’il s’agit d’un char amphibie ou pas. Souvent il n’y a plus d’hélices, mais il y a les supports des hélices », a expliqué Mme Sauvage. Et parfois, cela a donné lieu à quelques surprises, comme la présence « au milieu de la baie de Seine » d’un remorqueur de 37 mètres de long « complet ».

En règle générale, les épaves les mieux conservées sont celles qui sont les plus éloignées du littoral. « Près des côtes, elles ont été ferraillées après la guerre par des entreprises incitées à récupérer le métal alors que ces vestiges constituaient une gène pour la navigation », a souligné l’archélogue du DRASSM.

Dans les colonnes du quotidien Ouest France, Cécile Sauvage a estimé que, « avec 150 sites répertoriés, aucun événement historique dans le monde n’est aussi bien représenté par ses vestiges maritimes que le Débarquement en Normandie. »

Photo : Le « André Malraux » Tounoki – CC BY-SA 4.0

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