La France et l’Irak vont renforcer leurs relations militaires

Il fut un temps où, l’Irak, alors en guerre contre l’Iran, était l’un des principaux clients de l’industrie française de l’armement. Puis cette période prit fin en 1990, avec la décision de Saddam Hussein de mettre la main sur le Koweït. Depuis l’opération Iraqi Freedom, lancée en 2003, les forces irakiennes furent largement équipées avec du matériel américain. Et, avec l’offensive de l’État islamique [EI ou Daesh] de 2014, le gouvernement irakien s’est tourné vers la Russie et la Chine pour se procurer notamment des hélicoptères d’attaque Mi-35M et des drones CH-4.

Qu’en sera-t-il à l’avenir? La visite à Paris du Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mehdi, qui connaît bien la France pour y avoir longuement vécu, a ainsi été l’occasion de signer une « feuille de route stratégique » pour les relations franco-irakiennes.

S’il n’a pas été publié, le contenu de cette « feuille de route » a été évoqué dans les grandes lignes par le président Macron et M. Abdel-Mehdi devant la presse, le 3 mai. Soit le jour où l’État-major des armées [EMA] a annoncé la dissolution de la Task Force Wagram, c’est à dire le détachement d’artillerie engagé dans le nord de l’Irak pour combattre l’EI dan le cadre de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

« La France s’engage et s’engagera encore davantage aux côtés de cet Irak uni, fédéral et démocratique, convaincue que c’est précisément ce modèle qui permettra la stabilité de votre pays et de toute la région », a déclaré M. Macron en s’adressant au Premier ministre irakien. Et, a-t-il poursuvi, elle « veut rester un partenaire de premier plan en vous aidant à renforcer votre capacité anti-terroriste, à protéger vos frontières, à réarmer votre appareil sécuritaire, notamment en contribuant à l’intégration et la reconversion de nombreux combattants. »

En outre, il est aussi question d’une plus forte implication française dans la reconstruction de l’Irak. « Qu’il s’agisse de transports, d’énergie, d’agriculture, d’eau, des gestion urbaine, nous espérons pouvoir mobiliser pleinement » les entreprises françaises, a dit M. Macron.

Cela étant, les modalités de ce partenariat « de premier plan » au niveau sécuritaire demeurent vagues. Et les propros du Premier ministre irakien, du moins tels qu’ils ont été traduits, n’ont pas aidé à y voir plus clair.

En Irak, « il reste de nombreuses cellules encore dormantes de Daesh, c’est naturel pour une force qui a, un moment donné, occupé le tiers du territoire irakien et le rôle français dans tout cela est important », a commencé par relever M. Abdel-Mehdi. Et, a-t-il continué, avec la France, « nous sommes convenus de renforcer la coopération et les relations dans le domaine héliporté à un niveau encore plus élevé. »

Pour rappel, l’armée irakienne met en oeuvre 22 hélicoptères H135M sur les 24 livrés par Airbus Helicopters à partir de 2010 [un a fait un posé dur, un autre a été abattu en 2014, ndlr]. Est-il donc question d’aller plus loin, avec la livraison d’appareils de ce type [ou d’un autre] supplémentaires? Cette coopération dans « le domaine héliportée » concernera-t-elle la formation et l’accompagnement des pilotes irakiens?

En attendant, la coopération entre Paris et Bagdad dans le domaine militaire repose essentiellement sur un volet « formation », avec la présence des détachements « Narvik » et « Monsabert » auprès des forces irakiennes. Selon le quotidien Le Monde, il serait question de l’étendre à deux autres domaines, dont « le combat en montagne » et les « opérations en milieu désertique ».

Par ailleurs, les Rafale français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis peuvent intervenir à tout moment, comme cela a été le cas en avril dernier, quand deux d’entre-eux ont effectué une frappe contre des tunnels utilisés par Daesh dans le nord de l’Irak.

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