La Corée du Nord a tiré des « projectiles » vers la mer du Japon

Étant donné que les négociations avec les États-Unis sur la levée des sanctions internatinales qui visent son économie en échange de sa dénucléarisation « partielle » sont dans l’impasse, la Corée du Nord s’impatiente et semble vouloir changer d’approche.

Ainsi, le 25 avril, Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen, a rencontré Vladimir Poutine, le président russe, à Vladivostok. Probablement que l’idée était de resserrer les liens avec un pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unis [et donc disposant d’un droit de veto] afin de pouvoir disposer d’un soutien de plus dans le bras de fer qui l’oppose aux États-Unis et, accessoirement, d’avoir un levier pour rééquilibrer ses relations avec la Chine.

« Je suis sûr que votre visite aujourd’hui en Russie nous aidera à mieux comprendre par quels moyens nous pouvons résoudre la situation sur la péninsule coréenne, et ce que la Russie peut faire pour soutenir les tendances positives qui ont lieu actuellement », a ainsi commenté M. Poutine en recevant son homologue nord-coréen. « Sur le plan bilatéral, nous avons beaucoup à faire pour développer nos relations économiques », a-t-il ajouté.  »

« Je pense que cette rencontre sera très utile pour développer les liens historiques entre les deux pays, qui ont une longue amitié, en une relation plus stable et plus solide », a répondu Kim Jong-un.

Deux jours plus tard, soit à l’occasion du premier anniversaire du sommet intercoréen du 27 avril 2018, la Corée du Nord a estimé qu’il était « en train de se créer une grave situation qui pourrait conduire à un retour au passé et [au risque de] catastrophe imminente, en raison des dangers grandissants de guerre ». Et d’en appeler Séoul à « s’employer plus activement » pour améliorer les relations avec Pyongyang.

C’est donc dans ce contexte [par ailleurs aggravé par une « insécurité alimentaire » touchant 10 des 25 millions de Nord-Coréens, selon le Programme alimentaire mondial] que, ce 4 mai, la Corée du Nord a renoué avec une pratique qu’elle avait mise en sommeil depuis le lancement d’un missile balistique intercontinenal Hwasong-15, en novembre 2017.

Ainsi, le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS] sud-coréen, a indiqué que le « Nord a tiré plusieurs séries de projectiles à courte portée non identifiés depuis la ville de Wonsan, sur la côte est, en direction du nord-est entre 9h06 et 9h27 aujourd’hui. »

Initialement, le JCS avait évoqué des tirs de « missiles à courte-portée » avant de revoir son estimation et de parler de « projectiles ». Ces derniers auraient parcouru une distance comprise entre « 70 et 200 km », a-t-il ensuite précisé. Et d’ajouter : « Notre armée suit de très près les mouvements de la Corée du Nord et maintient une posture complète en étroite coordination avec les Etats-Unis. »

Ces derniers mois, Pyongyang a indiqué avoir procédé aux essais de deux nouvelles armes « tactiques ».

En outre, depuis que les négociations sont en cours au sujet de sa dénucléarisation, la Corée du Nord a été accusée à plusieurs reprises par le groupe d’experts des Nations unies ainsi que par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] de poursuivre son programme nucléaire tout en contournant les sanctions internationales dont elle fait l’objet.

Quoi qu’il en soit, Washington et Séoul ont convenu de traiter ces tirs nord-coréens de façon « prudente ».

« Concernant les tirs d’aujourd’hui, les deux parties sont convenues de les traiter de manière prudente et de continuer à communiquer tout en poursuivant des analyses supplémentaires », a indiqué le ministère sud-coréen des Affaires étrangères, selon l’agence Yonhap.

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