Un avion MiG-21 de l’Armée nationale libyenne abattu au sud de Tripoli

Entre les annonces de l’un ou l’autre camp, il est compliqué d’avoir une idée précise de l’évolution de la bataille de Tripoli, livrée par les forces loyales [*] au gouvernement d’unité nationale [GNA] conduit par Fayez el-Sarraj et l’Armée nationale libyenne [ANL] commandée par le maréchal Khalifa Haftar.

D’après des chiffres donnés par les Nations unies, on sait que, entre le 4 et le 13 avril, les combats ont fait 121 tués et 561 blessés. En outre, 13.500 personnes ont été déplacées, dont 900 ont été hébergées dans des centres d’accueil, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Sur le terrain, aucune des forces en présence ne semble avoir pris l’avantage sur l’autre. Depuis le 8 avril, des combats ont eu lieu dans la banlieue sud de Tripoli, l’ANL ayant progressé jusque dans le quartier de Khalat Fourjan, à une dizaine de kilomètres du centre-ville. L’aéroport de Mitiga, le seul à être encore fonctionnel, a été bombardé par l’aviation du maréchal Haftar, ce qui a contraint l’autorité de l’aviation civile à y suspendre les vols.

De son côté, les forces du GNA ont assuré avoir conduit des frappes aériennes contre les lignes d’approvisionnement de l’ANL, tandis que des combats ont été signalés à Gasr Ben Ghachir et Wadi al-Rabie. Le 10 avril, les troupes du maréchal Haftar ont dit dit avoir pris le contrôle de la caserne du 4e bataillon à el-Azizia. Mais il semblerait que cette dernière ait changé de main à plusieurs reprises.

Puis, le 14 avril, le colonel Mohamad Gnounou, porte-parole des forces du GNA, a annoncé qu’un « avion « ennemi qui se préparait à mener des raids aériens dans la région de Wadi al-Rabie » avait été abattu. S’appuyant sur des sources officielles à Tripoli, le Libyan Observer a précisé que l’appareil en question était un MiG-23 [version UB?] et que son équipage avait réussi à s’éjecter.

Plus tard, une source de l’ANL a confirmé, auprès de l’AFP, la perte d’un MiG-23 en l’attribuant à une « panne technique » et précisé que son pilote s’était éjecté au-dessus d’une zone contrôlée par les troupes du maréchal Haftar.

D’après l’analyse de vidéos diffusées via les réseaux sociaux, ce n’est pas un MiG-23 qui a été abattu mais un MiG-21MF [voir la photo ci-dessus]. Et il n’a pas été victime d’un problème technique : il a été visé par un système de type MANPADS [Man-portable air-defense systems], probablement de type FN-6, dont certains exemplaires, indique le journaliste Babak Taghvaee, ont été livrés à des milices islamistes qui soutiennent le GNA par le Qatar, via le Soudan.

Quant à son pilote, il aurait effectivement été récupéré par l’ANL lors d’une mission assurée par un hélicoptère Mil Mi-35. Du moins, c’est ce que suggèrent des photographies également diffusées via les réseaux sociaux.

[*] Force de protection de Tripoli ainsi que les Brigades de Misrata, de Zaouïa et de Zintan

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