Yémen : La coalition arabe aurait abattu l’un de ses propres drones MALE CH-4B
Le 10 janvier, les rebelles Houthis attaquèrent la base aérienne d’Al-Anad, la plus importante du Yémen, où se déroulait une parade militaire en présence du général Abdallah al-Nakhi, le chef d’état-major de l’armée loyaliste, son second, le général Saleh Zendani et d’Ahmed Abdallah, le gouverneur de la province de Lahj. L’objectif était donc clair : décapiter la hiérarchie des forces loyales au président président Abd Rabbo Mansour Hadi.
En effet, le drone des rebelles explosa non loin du podium où étaient rassemblées les autorités, projetant de nombreux débris métalliques. Cette attaque fit 7 tués, dont le général Saleh Tamah, le chef du renseignement yéménite.
Plus tard, le porte-parole des Houthis, Yahya Sarea, revendiqua cette attaque, en la qualifiant « d’opération légitime contre l’agression » des forces loyalistes, soutenues par une coalition emmenée par l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Et il assure que son groupe se dotait d’un stock de drones construits localement afin de « lancer d’autres opérations simultanément sur plusieurs fronts. »
Mais selon toute vraisemblance, les appareils utilisés par les Houthis seraient des drones dérivés de l’Ababil iranien, qu’ils ont rebaptisés « Qasef-1 ». Ces engins peuvent emporter une chaque militaire de 30 kg.
Depuis, d’autres attaques de drones ont été signalées, comme celle ayant visé, le 3 avril, Kamnis Mushait, qui abrite une importe base aérienne située dans le sud-ouest de l’Arabie Saoudite. Selon le porte-parole de la coalition arabe, le colonel Turki al-Maliki, deux engins ont été abattus avant d’atteindre leur cible.
« À 21h35 [18h35 GMT], les systèmes de défense aérienne saoudiens ont détecté deux objets non identifiés se dirigeant vers des zones civiles. […] Ils ont été interceptés et détruits », a en effet déclaré le colonel al-Maliki. Toutefois, cinq civils ont été blessés par des débris.
Bis repetita une semaine plus tard. Le 8 avril, le colonel al-Maliki a de nouveau indiqué qu’un drone en provenance du Yémen avait été abattu à 19 h 50 par la défense aérienne saoudienne alors qu’il se dirigeait vers la région d’Asir, dans le sud du royaume.
« Le drone a été abattu avant d’atteindre sa cible et jusqu’à présent, personne n’aurait été blessé par la chute de débris provenant de l’appareil », a assuré l’officier saoudien. Une source militaire a même précisé qu’une batterie de défense aérienne Patriot avait été sollicitée.
Seulement, les images de l’épave de l’appareil abattu suggèrent qu’il ne s’agit pas d’un Qasef-1/Ababil mais d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] CH-4B d’origine chinoise… comme ceux qui sont en dotation au sein de la Royal Saudi Air Force [les forces aériennes émiratis diposent de drones Wing Loong, également de facture chinoise, ndlr].
Looks like #SaudiArabia just lost another #China origin CH-4 UAV over #Yemen https://t.co/8jOINQKqua pic.twitter.com/YVEHO9MEmV
— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) 11 avril 2019
Développé par la China Aerospace Science and Technology Corporation [CASC], le CH-4B cultive une forte ressemblance avec le MQ-9 Reaper américain. Doté d’une tourelle électro-optique et d’un radar à synthèse d’ouverture, il peut emporter jusqu’à 345 kg de munitions guidées.
Photo : capture d’écran