L’enquête sur le F-35A japonais qui s’est abîmé en mer s’annonce (très) compliquée

Qu’est-il arrivé au commandant Akinori Hosomi, un pilote de chasse expérimenté aux 3.200 heures de vol, alors qu’il était aux commandes de l’un des F-35A du 302e hikotai [escadron], le 9 avril?

Ce jour-là, à 19 heures, le commandant Hosomi a décollé de la base aérienne de Misawa pour un exercice impliquant trois autres F-35A. Une vingtaine de minutes plus tard, il a indiqué à ses équipiers qu’il mettait un terme à la mission.

Puis les opérateurs radar qui suivaient l’avion du commandant Hosomi [le F-35A dispose d’un transpondeur allumé pour les vols d’entraînement, ndlr] ont subitement perdu sa trace à environ 135 km à l’est de Misawa. Plus tard, lors des opérations de recherche lancées immédiatement cette disparition soudaine, quelques débris de l’appareil ont été repêchés.

D’après des sources militaires japonaises, le F-35A n’évoluait pas à basse altitude au moment de sa disparition, ce qui laisse supposer que le commandant Hosomi, qui ne comptait cependant qu’une soixaitaine d’heures de vol sur ce type d’appareils, aurait eu le temps de réagir face à une urgence, comme un impact avec des volatiles [peu probable au-dessus de l’océan] ou un probème moteur. D’où l’hypothèse qu’il n’a pas pu s’éjecter [ce que tend à confirmer l’absence de signaux envoyés par des balises après une éjection]

Pour retracer le fil des événements, il faudrait pouvoir mettre la main sur les enregistreurs de vol. Mais pour cela, encore faut-il repérer l’épave, dont on ignore l’état et sachant que les fonds marins de la zone où l’appareil a disparu atteignent 1.500 mètres de profondeur.

Pour cela, le ministère japonais de la Défense peut faire appel à des entreprises spécialisées locales. Ainsi, Fukada Salvage and Marine Works est connue pour avoir retrouvé des épaves de navires et d’avions disparus lors de la Seconde Guerre Mondiale. De même que Nippon Salvage. Mais cette dernière a des liens avec Mitsubishi Heavy Industries, qui a assemble les F-35A destinés aux forces aériennes nippones.

« Le temps nécessaire pour mener à bien des opérations de sauvetage dépend de nombreux facteurs et il est impossible de dire combien de temps il faudra pour récupérer le F-35 », a expliqué un cadre de Fukada Salvage à l’agence Reuters. Et cela dépendra aussi de l’état de l’épave. Si l’avion s’est disloqué à l’impact, il faudra probablement récupérer toutes les pièces une à une.

Par ailleurs, certains craignent, à Tokyo, que la Russie et la Chine tentent de récupérer les restes du F-35, étant la nature sensible de sa technologie. Le ministre japonais de la Défense, Takeshi Iwaya, a ainsi dû répondre à cette inquiétude, lors d’une conférence de presse donnée le 12 avril. « Aucune activité inhabituelle n’a été observé jusqu’à présent dans la zone de l’accident » où les forces d’autodéfense exercent une « surveillance continue ».

Photo : Lockheed-Martin

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