Les forces irakiennes ont lancé une nouvelle opération contre des cellules de l’État islamique

Le 9 avril, la branche libyenne de l’État islamique [EI] a attaqué la localité de Fuqaha, située dans le centre du pays. Ses combattants ont assassiné un responsable local ainsi qu’un chef de la garde municipale avant d’incendier des maisons et de se retirer. Cette ville, contrôlée par l’Armée nationale libyenne [ANL] du maréchal Khalifa Haftar, avait déjà été visée de la même manière quelques mois plus tôt.

Mais cette attaque n’a pas été la seule à être revendiquée par l’EI ce jour-là. En Égypte, sa branche locale a en effet commis un attentat suicide contre le poste de police de Sheikh Zuweid, dans le nord du Sinaï. Selon Le Caire, quatre policiers y ont laissé la vie, de même que trois civils. Le lendemain, un engin explosif improvisé a visé un véhicule blindé dans les environs de la ville d’el-Arish.

Toujours le 9 avril, la faction de Boko Haram affiliée à l’EI [ISWAP] a tiré des roquettes en direction de l’aéroport et d’une base militaire à Diffa, au Niger. En Somalie, c’est un officier de police qui été assassiné à Bossasso [État du Puntland] par des combattants se réclamant de la l’organisation jihadiste.

Et, dans le même temps, l’EI a multiplié les attaques en Syrie, dont une qui a fait 13 tués – dont 4 combattants des Forces démocratiques syriennes [FDS] – à Raqqa, l’ex-capitale du « califat » auto-proclamé par l’EI. D’autres ont été signalées dans la même région ainsi que dans celles de Deir ez-Zor et de Hassaké.

Enfin, en Irak, d’autres attaques, également revendiqué par l’EI, ont eu lieu dans les provinces d’al-Anbar [un convoi militaire irakien visé par des IED et un officier du renseigement tué à al-Qaïm], de Kirkouk [explosion d’un IED contre le véhicule d’une milice chiite] et de Diayala.

Selon l’auteur du blog Historocoblog, qui suit de très près l’actualité de Daesh, ces attaques qui, en apparence, n’ont rien à voir entre elles, entrent en réalité dans le cadre de l’opération « Revanche pour le Cham », lancée par l’EI. Ce qui démontre la capacité de l’organisation jihadiste à coordonner l’action de ces cellules clandestines, tant au Levant qu’à « l’étranger ».

C’est donc dans ce contexte que les autorités irakiennes ont annoncé, le 11 avril, avoir mené une importante opération visant à déloger les combattants de l’EI ayant établi leur repaire dans les monts Hamrine, au nord de Bagdad.

« Les unités du contre-terrorismes [Iraqi Counter Terrorism Service, ICTS] appuyées par l’aviation irakienne et celle de la coalition internationale ont mené une large campagne durant quatre jours », a indiqué le général Yahya Rassoul, porte-parole du Commandement militaire irakien. L’objectif était de « déloger les cellules terroristes restantes de l’EI de leurs grottes et de leurs refuges dans les monts Hamrine », a-t-il ajouté.

Selon le compte-rendu hebdomadaire de l’État-major des Armées [EMA], les Rafale de la force Chammal ont effectué deux frappes au cours de ces derniers jours. Mais les zones où elles ont eu lieu n’ont pas été précisées.

Lors de cette opération, a précisé un porte-parole de l’ICTS à l’AFP, « nous avons nettoyé la zone » et « quinze QG jihadistes ont été réduites en cendre ». En outre, l’imprimerie qui servait à l’EI pour publier son magazine de propagange al-Naba a été récupérée. « Une équipe spécialisée analyse désormais tous les documents saisis », a-t-il dit, avant d’annoncer que d’autres opérations du même type seront menées dans d’autres régions.

Cette opération n’est pas la première du genre… alors que la victoire sur l’EI a été proclamée par Bagdad en décembre 2017. Après avoir perdu les territoires qu’elle contrôlait jusqu’alors, l’organisation a de nouveau plongé dans la clandestinité et renoué avec les modes d’action qui étaient les siens avant la proclamation de son « califat ».

Selon un rapport des Nations unies, publié en février, a estimé à environ 3.000 le nombre de combattants de l’EI encore actifs en Irak. Et encore, cette estimation est la plus basse.

« La menace qui persiste en Irak proviendrait à la fois des éléments résiduels locaux de l’EI et de combattants traversant la frontière depuis Syrie pour chercher refuge dans les zones désertiques d’Anbar et de Ninive », est-il avancé dans ce document. Et ce dernier d’ajouter que les cellules de Daesh en Irak « planifient des activités (enlèvement contre rançon, assassinat ciblé de dirigeants locaux et attaques visant des services publics, par exemple) visant à fragiliser l’autorité du gouvernement, à créer un climat d’anarchie, à saboter la réconciliation sociale et à augmenter le coût de la reconstruction et de la lutte contre le terrorisme. »

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