Un F-16 néerlandais a probablement été endommagé par des obus de 20 mm… qu’il venait de tirer

Un F-16 endommagé par des obus qu’il venait de tirer avec son canon M61A1 Vulcan de 20 mm… Une telle affirmation est improbable. Et pourtant, selon la presse néerlandais, c’est ce qui est arrivé à un F-16 de la Koninklijke Luchtmacht [KLu] en janvier dernier, lors d’un exercice sur le champ de tir de Vliehors. L’information a été révélée le 4 avril.

Ainsi, selon la Nederlandse Omroep Stichting, la radio-télévision publique néerlandaise, deux F-16 effectuaient un exercice de tir au canon sur une cible au sol quand l’un d’eux dut se poser en urgence à la base aérienne de Leeuwarden. Il s’avera ensuite que son fuselage avait été transpercé par un obus de 20 mm. En outre, des fragments de munitions furent retrouvés dans le moteur de l’appareil.

Et, a priori, il semblerait donc que cet avion ait été endommagé par les munitions tirées par son propre canon. « Il s’agit d’un incident grave », a commenté Wim Bagerbos, inspecteur général du ministère néerlandais de la Défense, auprès de NOS. « Nous souhaitons enquêter de manière approfondie sur ce qui s’est passé et voir comment nous pourrions éviter cela à l’avenir », a-t-il ajouté.

Aussi incroyable soit-il, un tel incident, si ses causes sont confirmées, ne serait pas inédit. Une telle mésaventure est en effet arrivée à Thomas S. Attridge Jr, un vétéran de aéronavale américaine devenu pilote d’essai chez Grumman. Le 21 septembre 1956, il décolla de Long Island aux commandes d’un F-11F Tiger pour tester les quatre canons de 20 mm de ce dernier.

Arrivé à la verticale de la zone de tir, au-dessus de l’Atlantique, il amorça un piqué à partir de l’altitude de 20.000 pieds, Attridge tira une première rafale à 13.000 pieds, enclencha la post-combustion et pressa une nouvelle fois la détente à 7.000 pieds. Sauf que son avion, le verrière endommagée, commença à ne plus répondre. Voulant ramener le F-11F à Long Island malgré une perte de puissance de son moteur, il tenta d’atterrir sur le ventre. Mais son avion chuta après avoir heurté la cime des arbres. Et il s’en sortit avec une jambe cassée et quelques vertèbres déplacées.

L’enquête démontra plus tard que le F-11F n’avait pas été victime d’un choc avec des volatiles [ce qui était improbable au-dessus de l’océan] mais des munitions qu’il avait tirées lors de son premier piqué. En clair, ayant pris de la vitesse avec la post-combustion, l’avion avait rattrapé ses propres obus.

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