Le ministère britannique de la Défense intéressé par une « combinaison volante » inspirée d’Iron Man

Soupçonné de transporter une importante cargaison d’armes et de composants servant à fabriquer des missiles balistiques, le cargo Ramona [*] se dirige vers le port d’un pays qui défie depuis des mois la communauté internationale. Il est alors décidé d’en reprendre le contrôle. Ce qui sera fait rapidement, l’équipage ayant été neutralisé sans rien avoir vu venir par des commandos ayant revêtu une combinaison évoquant celle d’Iron Man, le « super héros » des éditions Marvel. Science fiction? Peut-être plus pour longtemps…

Car ce scénario a été imaginé par Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense, après une démonstration réalisée par l’entreprise Gravity Industries, à l’occasion du lancement de l’initiative Navy X, laquelle doit permettre à la marine britannique d’accélérer l’intégration de nouvelles technologies.

Concrètement, Gravity Industries a imaginé un exosquelette, doté d’un jetpack et de deux turbines par bras afin d’orienter et de stabiliser le vol. Cette combinaison permettrait de voler à plus de 50 km/h, à une altitude de 10.000 pieds.

Cependant, ce dispositif, qui n’est pas sans rappeler le Flyboard du français Zapata Industries [et pour lequel les forces spéciales françaises ont manifesté leur intérêt, ndlr], a encore quelques limites : la durée d’un vol n’excède pas 5 minutes et, a priori, il n’y pas de système de sécurité en cas de panne. En outre, les turbines à bras ne sont pas des plus pratiques pour utiliser une arme.

Reste que l’innovation de Gravity Industries peut, à l’avenir, avoir des applications militaires.

Cela étant, dans la même veine, les forces spéciales américaines lancèrent, en 2013, le programme TALOS, pour « Tactical Assault Light Operator Suit », inspiré, là aussi, par Iron Man. L’idée était de mettre au point une combinaison de combat intégrant un exosquelette pour décupler la force du combattant, des systèmes informatiques et de communication et des capteurs destinés à assurer une surveillance médicale constante. Il était aussi question d’une sorte d’armure composée de fluides magnéto-rhéologiques, c’est à dire capables de passer à l’état solide en quelques millisecondes.

Finalement, en février dernier, James Smith, le responsable des acquisitions au sin de l’US SOCOM [commandement des opérations spéciales américaines, ndlr] a fait revenir tout le monde sur terre. « TALOS, ce ne sera pas Iron Man. […] La technologie est actuellement hors de portée », a-t-il admis lors d’un symposium sur les forces spéciales. Pour autant, il n’est pas question renoncer. « Nous n’allons pas arrêter de chercher une meilleure armure, une meilleure prise de conscience de la situation et une meilleure létalité. Nous allons continuer à regarder toutes ces choses », a-t-il assuré.

[*] Les Tintinophiles auront compris le clin d’oeil

Photo : capture d’écran (c) Gravity Industries

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