L’américain ATAC a reçu son 63e et dernier Mirage F1 ayant servi sous les cocardes françaises
En juin 2014, l’armée de l’Air retirait officiellement ses derniers Mirage F1 du service, avec la dissolution de l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie. Ces avions furent ensuite transférés au Groupement d’Entretien Réparation et Stockage Aéronefs [GERSA] de l’Element Air Rattaché [EAR] 279 de Châteaudun, pour y être mis sous cocon, aux côtés d’autres appareils du même type ayant été utilisés par les escadrons de chasse Alsace et Normandie-Niémen.
Mais ces Mirage F1 vont connaître une seconde vie… aux États-Unis. En effet, en juillet 2017, il fut annoncé qu’Airborne Tactical Advantage Company [ATAC], filiale du groupe américain Textron, avait été autorisée à racheter ces avions pour plusieurs dizaines de millions d’euros. En tout, il était question de 63 exemplaires, de près de 6 millions de pièces de rechange et de 150 moteurs Atar 9K50.
Pour ATAC, il s’agit d’utiliser ces Mirage F1 en tant que plastrons. Utiliser cet appareil présente plusieurs avantages : ses performances en font un adversaire « Red Air » de choix tout en étant relativement facile à entretenir et en ayant encore du potentiel.
Le premier ex-Mirage F1 de l’armée de l’Air avait traversé l’Atlantique au cours de l’été 2018. Et le dernier vient de rejoindre l’Adversary Center of Excellence d’ATAC, basé à Fort Worth, au Texas. L’annonce a été faite, via les réseaux sociaux, par l’entreprise. « Notre flotte de Mirage F1 est plus importante d’avions privés ADAIR [Adversary Air, ndlr] du monde », a-t-elle fait valoir.
A priori, ATAC entend remettre en état de vol 45 de ces 63 Mirage F1 CR/CT, les autres exemplaires devant servir de réservoir pour les pièces de rechange.
L’enjeu pour la filiale de Textron est de pouvoir fournir jusqu’à 37.000 heures de vol d’entraînement [sur 10 ans] à l’US Air Force, voire à l’US Navy, et de proposer des missions de close air support [CAS, appui aérien rapproché] aux contrôleurs aériens avancés [JTAC].