Les constructeurs de buggys tentent de séduire les forces spéciales françaises

Lors d’une audition devant les députés de la commission « Défense », en décembre 2017, le commandant des opérations spéciales [COS], l’amiral Laurent Isnard, insista sur la nécessité de rendre ses troupes encore plus mobiles et véloces, au regard des retours d’expériences [RETEX] établis à l’occasion d’engagements récents.

« Nous travaillons également à l’acquisition de véhicules légers de type buggy afin de renforcer le segment ‘haute mobilité-vélocité’ permettant l’accès à de nouveaux modes d’actions – à la suite du retour d’expérience allié au Levant », expliqua l’amiral Isnard. Et de préciser : « Compte tenu des faibles volumes financiers concernés – une soixantaine d’exemplaires pour quatre millions d’euros environ –, un achat ‘sur étagère’ semble possible. »

D’où la présence de constructeurs de buggys à l’édition 2019 du SOFINS, le salon des Forces spéciales organisé tous les deux ans par le Cercle de l’Arbalèle au camp de Souge [33].

Ainsi, l’américain Polaris a quelques arguments à faire valoir. En mai 2018, ce constructeur s’est vu notifier par l’US Army une commande portant sur 20 exemplaires de son modèle MRZR X. De conception modulaire, ce buggy tout-terrain propulsé par un moteur turbo-diesel à trois cylindres peut assurer plusieurs types de mission, du déploiement rapide à l’évacuation de blessés. Pour cela, il peut transporter jusqu’à 6 personnes et jusqu’à 680 kg.

Au Sofins, Polaris a fait une démonstration avec un autre modèle : le Dagor A1, nettement plus imposant que le premier puisqu’il est en mesure de transporter jusqu’à 9 commandos équipés ainsi que 1.800 kg de charge utile. Véhicule de combat ultra-léger, il a été conçu en étroite collaboration avec l’US SOCOM, le commandemement américain des opérations spéciales. Aérotransportables, il peut être armé d’une mitrailleuse.

Cela étant, le buggy militaire [ou VUR, pour Véhicule ultra rapide] n’est évidemment pas une exclusivité américaine. Le constructeur français Booxt est également présent sur ce marché. Au SOFINS, il a présenté son modèle ASSAUT, développé spécialement pour l’armée, ainsi que, en démonstration, une version militarisée du Scorpik SRK4.

Le buggy ASSAUT est « un monstre de fer, dédié au opérations spéciales », écrit l’industriel. « En 2 ou 4 places, il peut disposer de plusieurs motorisations au choix », précise-t-il. Aérotransportable, propulsé par un moteur Peugeot-Citroën et chaussé de pneumatiques Michelin, ce véhicule très léger peut transporter jusqu’à 700 kg et rouler à la vitesse maximale de 160 km/h. Le tout pour une autonomie de 800 km. Quant au prix, le tarif de la version civile peut donner une idée : 34.800 euros TTC pour un modèle à 2 places [et 4.000 euros de plus pour deux places supplémentaires].

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