Les Forces armées de Malte ont repris le contrôle d’un pétrolier détourné par des migrants

Dans la journée du 27 mars, l’Elhiblu1, un pétrolier battant pavillon à Palau [Océanie] et appartenant à une société turque, a été détourné par des migrants qu’il venait de recueillir à son bord, conformément au droit de la mer, alors qu’il devait se rendre en Libye. Le navire a alors changé de cap pour prendre la direction de Malte.

Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a immédiatement réagi à cette information. « Ce ne sont pas des migrants en détresse. Ce sont des pirates. Ils ne verront l’Italie qu’à la jumelle », a-t-il assuré. Et de prévenir que les eaux italiennes seraient interdites au pétrolier détourné s’il devait se diriger vers Lampedusa ou la Sicile.

Toutefois, les migrants ayant pris le contrôle du navire ne sont pas exactement des pirates au regard du droit maritime international étant donné qu’un acte de piratage est considéré comme tel s’il a lieu en haute mer et s’il implique deux navires [un assaillant et une « victime »]. Or, le pétrolier a été détourné par des personnes accueillies à son bord, a priori dans les eaux libyennes.

Reste que M. Salvini, cela revient au même… « C’est la démonstration la plus évidente qu’on ne parle pas d’opérations de secours de pauvres naufragés fuyant la guerre mais d’un trafic criminel d’êtres humains géré de manière criminelle », a-t-il encore fustigé.

Ces derniers mois, les navires qui recueillent des migrants en détresse reçoivent de plus en plus l’ordre de les reconduire à leur point de départ, c’est en dire en Libye, où selon le sous-secrétaire général aux droits de l’Homme de l’ONU, Andrew Gilmour, nombre d’entre-eux subissent des exactions. D’où, d’ailleurs, son appel à l’Union européenne de reconsidérer l’appui qu’elle apporte aux gardes-côtes libyens dans le cadre de son opération Sophia.

Cela étant, les Forces armées de Malte ont été mise en alerte étant donné que le pétrolier venait de mettre le cap vers l’archipel.

« Le capitaine a répété plusieurs fois qu’il n’avait plus le contrôle du navire et que lui-même et son équipage étaient forcés et menacés par un certain nombre de migrants exigeant qu’il fasse route vers Malte », a en effet expliqué la flottille maritime maltaise.

Ce 28 mars, un patrouilleur P21 de classe Austal a tenu à distance l’Elhiblu1. Puis, des forces spéciales, soutenues par d’autres navires et un hélicoptères, ont lancé un assaut à bord du pétrolier pour en « rendre le contrôle » à son capitaine.

Cette opération a été menée selon les règles fixées par la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime de 1988.

« Le pétrolier, son équipage et tous les migrants sont actuellement escortés par la marine […] pour être remis à la police pour des investigations », a ensuite précisé la marine maltaise. Selon le quotidien Times of Malta, qui cite une source gouvernementale, 77 des 108 personnes secourues par le pétrolier seraient des hommes, les 31 autres étant des femmes et des enfants.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]