La Commission de Bruxelles propose 100 millions d’euros pour financer le futur drone MALE européen

En attendant le Fonds européen de Défense [FED], qui devrait bénéficier de 13 milliards d’euros pour la période 2021-27, la Commission de Bruxelles a lancé le « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID], doté d’un peu plus de 500 millions d’euros sur deux ans, grâce à des redéploiements financiers.

Le 19 mars, l’exécutif européen a donné la répartition de cette enveloppe destinée à favoriser le « développement commun de capacités de défense au cours de la période 2019-2020 ». Ainsi, d’ici quelques jours, la Commission publiera 9 appels à proposition pour 2019, lesquels seront suivis par 12 autres l’an prochain.

Ainsi, plusieurs domaines prioritaires ont été définis. Le domaine « renseignements, communications sécurisées et cyberspace », qui couvre les capacités en matière de cyberdéfense, d’espace et de surveillance maritime, devrait recevoir un financement de 182 millions d’euros.

Puis 80 millions serviront à développer des « capacités de détection des menaces NRBC ou de systèmes anti-drones » au titre de la « protection » et de « la mobilité des forces militaires ». Il est question également, de financer à hauteur de 71 millions, la capacité « à mener des opérations de pointe. » Cet argent servira à « soutenir la mise à niveau ou le développement de la prochaine génération de capacités de frappe de précision au sol, de capacités de combat au sol, de capacités de lutte aérienne et de futurs systèmes navals. »

En outre, un financement de 27 millions servira à soutenir les technologies de défense innovantes, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et le numérique, ainsi que les PME.

Enfin, deux projets ont d’ores et déjà été retenus pour une « attribution directe » car ils sont essentiels pour « l’autonomie stratégique de l’Europe ».

En effet, le programme ESSOR [European Secure Software Defined Radio], un standard haut débit développé par la France, l’Italie, l’Espagne, la Pologne, la Suède et la Finlande, sera doté de 37 millions d’euros tandis que le développement du drone MALE RPAS [ou Eurodrone], développé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, bénéficiera d’une enveloppe de 100 millions d’euros.

Ce projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] fit l’objet d’une déclaration d’intention signée en mai 2015 par la France, l’Allemagne et l’Italie. Puis, en septembre 2016, une étude de définition fut notifiée à Airbus, Dassault Aviation et Leonardo. Entre-temps, l’Espagne vint s’ajouter à ce programme.

Pour le moment, la revue de conception préliminaire de ce futur drone européen a pris fin le 22 novembre dernier, soit après le lancement par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAR] d’un appel d’offres portant sur le développement, la production et la phase initiale de maintien en condition opérationnelle du programme. La signature du contrat est attendue cette année.

Selon les industriels impliqués, ce MALE RPAS sera « conçu pour opérer dans l’espace aérien non ségrégué. » Biturbopropulseur et pouvant être armé, il se caractérisera « par son adaptabilité aux missions, garantissant une supériorité opérationnelle en matière de renseignement, surveillance et reconnaissance aussi bien sur les vastes zones que sur les théâtres d’opérations. »

Pour rappel, la France entend se doter de « 6 systèmes Eurodrone » composés chacun de trois vecteurs aériens ainsi que deux stations sol à l’horizon 2025.

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