Paris retoque l’idée de M. Trump consistant à faire adhérer le Brésil à l’Otan

Certes, les responsables politiques passent au gré des alternances et nul ne sait de quoi demain sera fait… Mais, en attendant, il n’en demeure pas moins que Paris et Brasilia entretiennent de très bonnes relations diplomatiques et militaires depuis longtemps et partagent même une frontière.

Ainsi, Naval Group est impliqué dans le programme Prosub, qui vise à doter la marine brésilienne de cinq nouveaux sous-marins, dont un à propulsion nucléaire. En outre, en 2006, le président Chirac avait reconnu le Brésil comme un « acteur global » et estimé qu’il pouvait prétendre à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

Mais ce n’est pas pour autant que Paris entend admettre le Brésil au sein de l’Otan, comme le président américain, Donald Trump, l’a suggéré alors qu’il venait de s’entretenir avec son homologue brésilien, Jair Bolsonaro, alors en visite à Washington.

Pour rappel, M. Trump a déclaré, le 19 mars, qu’il avait « l’intention de désigner le Brésil comme étant un allié majeur hors Otan ou, peut-être, un allié majeur dans le cadre de l’Otan. » Et d’insister : « Il faudra que je parle à beaucoup de monde, mais peut-être bien un allié Otan – ce qui fera beaucoup progresser la sécurité et la coopération entre nos pays. »

La réponse du Quai d’Orsay ne s’est pas faite attendre. « L’Otan est une alliance de nations liées par une clause de défense collective dont le traité de Washington du 4 avril 1949 définit précisément le champ d’application géographique », a ainsi rappelé Agnès von der Mühll, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Effectivement, l’article 10 du traité de l’Atlantique-Nord est très clair sur ce point :

« Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au Traité tout autre État européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord.

Donc, une éventuelle adhésion du Brésil [ou de tout autre pays non-européen] est une vue de l’esprit. Sauf à renégocier le traité fondateur de l’Otan, ce qui n’a guère de chance de se produire.

« Dans le cadre de sa mission de sécurité coopérative visant à renforcer la stabilité internationale et accroître la sécurité des Alliés, l’Otan peut établir un dialogue et des coopérations concrètes avec des partenaires […] y compris en Amérique latine », a ensuite expliqué la porte-parole du Quai d’Orsay. Ce qui été fait, par exemple, avec la Colombie, en 2018.

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