Une attaque jihadiste inflige de lourdes pertes aux forces armées maliennes à Dioura

Le 17 mars, à l’aube, plusieurs dizaines de jihadistes, venus à moto et à bord de pickups, ont attaqué le camp des Forces armées maliennes [FAMa] installé à Dioura, une localité située entre la frontière avec la Mauritanie et Mopti, dans le centre du Mali. Et l’effet de surprise a dû jouer à plein au regard des lourdes pertes subies par les soldats maliens.

Si aucun bilan officiel n’a pour le moment été donné par Bamako, plusieurs sources ont évoqué une vingtaine de tués parmi les FAMa. L’opposition malienne, réunie au sein du « Front pour la Sauvegarde de la Démocratie », parle d’une « vingtaine de disparus » et d’un « nombre indéterminé de blessés ». En outre, poursuit-elle, il y aurait également « huit véhicules brûlés, dont des (camions) citernes et huit véhicules équipés d’armes de guerre emportés par les assaillants. »

Quant à l’état-major des FAMa, il a publié trois communiqués au sujet de cette attaque, dont un pour préciser que « l’aviation militaire survolait la localité » et que des « renforts terrestres étaient en mouvement. » Puis, il a annoncé la reprise du camp de Dioura à 16 heures. On ignore si la force française Barkhane a été sollicitée pour intervenir.

Selon les FAMa, cette attaque aurait été dirigée par un certain Ba Ag Moussa, alias Bamoussa Diarra, un ex-colonel malien ayant déserté pour rejoindre les rangs jihadistes en 2012. Depuis, il est devenu un proche d’Iyad Ag Ghali, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmants [GSIM], une organisation qui fédére pluieurs groupes jihadistes, dont une katiba d’al-Qaïqa au Maghreb islamique [AQMI], Ansar Dine et le Front de libération du Macina [ou Ansar al-Din Katiba Macina].

Le mode opératoire suivi par les jihadistes rappelle celui des deux attaques qui visèrent, en 2015 et en 2016, le camp des FAMa implanté à Nampala, localité située à une cinquantaire de kilomètres au nord-ouest de Dioura. L’une avait été attribuée à AQMI tandis que l’autre, qui fut 17 tués dans les rangs maliens, fut revendiquée par la Katiba Macina.

La situation dans le centre du Mali demeure difficile, malgré les opérations recemment conduite par la force Barkhane. Le 12 mars, deux véhicules des FAMa et de la gendarmerie malienne ont été détruits par des engins explosifs improvisés [IED] dans les environs de Hombori et de Dialloubé [au moins 6 tués au total].

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