Le coup d’envoi de la sixième édition de l’exercice de cyberdéfense DEFNET a été donné

« TGUgY291cCBkJ2Vudm9pIGRlIGxhIDZlIMOpZGl0aW9uIGRlIGwnZXhlcmNpY2UgZGUgY3liZXJkw6lmZW5zZSBERUZORVQgYSDDqXTDqSBkb25uw6k= ». Tel est le titre auquel vous avez échappé. Enfin presque puisqu’il dit exactement la même chose que celui sur lequel vous venez de cliquer pour lire ces lignes. Sauf qu’il est écrit en base64, qui, contrairement à ce que beaucoup pensent [y compris chez les professionnels], n’est pas un algorithme de chiffrement mais une simple fonction de codage.

Pourquoi en parler? Tout simplement parce que le Commandement de la cyberdéfense [COMCYBER], qui relève de l’État-major des armées [EMA], a annoncé le lancement imminent de la 6e édition de l’exercice DEFNET via un message écrit en base64. Ce qui, sur Twitter, a donné lieu à un échange avec le compte officiel du gouvernement. Si, en procédant de la sorte, l’objectif était de faire parler de soi, alors c’est réussi au vu des réactions et des articles publiés par la presse.

L’an passé, le COMCYBER avait eu recours à la même ficelle, mais en utilisant le code hexadécimal.

Cela étant, la communication autour de l’édition 2019 de l’exercice DEFNET est pour le moment succinte. On sait seulement qu’elle a commencé ce 18 mars pour durer pendant 9 jours, que plusieurs sites militaires seront concernés, dont certains sont implantés à Paris, Rennes [pôle d’excellence de la cyberdéfense, ndlr], à Rochefort, Toulon, Chènevières [où sont installées des unités du 53e Régiment de Transmission] et à Mourmelon. En outre, des établissements de l’enseignement supérieur franciliens et bretons y prendront également part.

Environ 260 militaires « spécialistes en lutte informatique défensive  » seront mobilisés pour cet entraînement au « combat numérique », dont, une quarantaine de réservistes, réunis sur la base aérienne 721 de Rochefort. De même que 240 étudiants, qui participeront à un exercice de type « Capture the flag » pour se frotter à la gestion de crise.

« Cela concourt à renforcer les liens privilégiés entretenus avec différentes écoles et établissements d’enseignement supérieur en informatique et à faire connaître les missions du ministère des Armées », explique l’EMA.

L’édition 2018 de DEFNET, dont le mot d’ordre était « La cyberdéfense au coeur des opérations », avait mis l’accent sur la coopération internationale, afin de développer l’interopérabilité entre pays et de nouer des partenariats opérationnels. Ce qui, à l’époque, était inédit. Visiblement, il n’en est pas question cette année. Du moins, la communication du COMCYBER ne l’évoque pas.

En revanche, de nouveaux « outils de commandement et de contrôle » feront l’objet d’expérimentations à cette occasion. Ceci expliquant sans doute l’absence d’acteurs étrangers.

Quant aux scénarios prévus pour ces « manoeuvres numériques », l’EMA précise seulement qu’ils seront « réalistes et dynamiques » et qu’ils s’inscriront dans la « continuité de la politique ministérielle de lutte informatique défensive [LID] » qui, définie en janvier par Florence Parly, la ministre des Armées, vise à « renforcer la Posture permanente de cyberdéfense [PPC] » mise en place par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

Pour rappel, aux côtés de cette Lutte informatique défensive, la ministre avait aussi indiqué que la lutte informatique offensive [LIO] devait être une « arme de supériorité opérationnelle. » Mais tel n’est pas le sujet de DEFNET, qui est un exercice à vocation défensive. Son objectif est en effet de « de vérifier la cohérence et l’efficacité des actions de la chaîne LID, en réaction à des incidents de gravité variable sur un réseau représentatif des réseaux de travail des forces armées françaises. »

En 2018, le ministère des Armées a subi près de 830 incidents de cyber-sécurité, soit une grosse centaine de plus par rapport à l’année précédente.

Photo : EMA

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