La DGA veut doper l’innovation contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques
Dans un rapport publié en 2018, l’Office européen de police [EUROPOL] avait mis en avant un tendance particulièrement inquiétante, à savoir que les sujets liés à des attaques NRBC [nucléaire, radiologique, biologique, chimique] revenaient « régulièrement dans la propagande terroriste en ligne » et que le nombre de messages et de tutoriels jihadistes « adressés à des acteurs isolés » et « proposant des scénarios faciles à mettre en oeuvre pour des attaques NRBC » étaient en hausse au regar des années précédentes.
Qui plus est, au moment de la diffusion de ce rapport, des individus avaient été arrêtés en France et en Allemagne, alors qu’ils étaient soupçonnés de préparer un attentat avec de la ricine.
En outre, en Irak et en Syrie, l’État islamique [EI ou Daesh] a été accusé d’avoir lancé des attaques au chlore ainsi qu’à l’ypérite [ou gaz moutarde]. Ce qui signifie que les militaires engagés sur un théâtre extérieur peuvent être exposés à cette menace, qui n’est évidemment pas le monopole des organisation terroristes. L’affaire Skripal, du nom de cet ex-officier du renseignement russe réfugié au Royaume-Uni et exposé à une susbstance très toxique [le Novichok] le démontre. Et c’est sans parler de l’usage d’armes chimiques par le régime syrien.
Aussi, en matière de protection contre les menaces NRBC, la Direction générale de l’armement [DGA] vient de lancer un « cluster » [ou communauté] d’innovation sur le site de DGA Maîtrise NRBC à Vert-le-Petit.
« Le cluster conduira une démarche ouverte visant à identifier les innovateurs, à instaurer un dialogue avec eux et à les accompagner pour faire émerger de nouvelles solutions pour la défense NRBC en lien avec l’agence de l’innovation de défense », explique la DGA.
L’objectif est ainsi de pouvoir « prendre en compte l’accélération du progrès technologique impactant le domaine NRBC » et d’exploiter rapidement des nouvelles technologies le plus souvent développées à des fins civiles.
La Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA/DAM] et le Service de santé des armées [SSA], via l’Institut de recherche biomédicale des armées [IRBA] ont été convié à être les partenaires de ce « cluster » étant donné la « pertinence de leurs programmes de R&D » et des moyens « uniques » d’expérimentions et d’essais dont ils disposent. La Section technique de l’armée de Terre [STAT] pourrait les rejoindre afin d’y apporter son expertise technico-opérationnelle.