Les alliés de Washington pourraient payer plus pour garder les bases américaines sur leur territoire

En février, dans le cadre du renouvellement de son « Accord des mesures spéciales » conclu avec les États-Unis, la Corée du Sud a accepté d’augmenter de près de 10% sa contribution financière au maintien des 28.500 soldats américains sur son territoire. Ce qui signifie que cette présence militaire coûtera dorénavant à Séoul la bagatelle de 920 millions de dollars par an.

Et encore, les diplomates sud-coréens estimèrent avoir bien manoeuvré car, initialement, Washington avait demandé une hausse de 41% de cette contribution… Alors que le temps des manoeuvres de grande ampleur, effectuées chaque année par les forces sud-coréennes et américaines semble désormais révolu [pour le moment, du moins].

Par ailleurs, la Pologne s’est dit prête à mettre deux milliards de dollars sur la table pour l’implantation d’une base militaire américaine sur son sol. Un argument auquel le président Trump ne pouvait qu’être sensible. Et, visiblement, celui lui a donné des idées…

En effet, puisque Séoul a accepté de payer plus et que Varsovie pourrait consentir un effort financier important pour maintenir ou obtenir une présence militaire américaine, pourquoi pas demander plus aux autres alliés de Washington?

Ainsi, selon des confidences faites par deux responsables militaires américains à l’agence Bloomberg, la Maison Blanche a demandé au Pentagone d’évaluer les sommes qu’il serait possible d’obtenir auprès des alliés. Et il serait ainsi question que l’Allemagne, le Japon et d’autres [comme le Qatar?] « paient le prix coûtant pour les soldats américains déployés sur leur sol, plus au moins 50%, pour le privilège de les héberger. » C’est la formule dite « Cost Plus 50 ».

Selon Bloomberg, pour certains alliés, la note pourrait être multipliée par cinq, voire par six. En réalité, cela se ferait en fonction des dépenses militaires effectués par certains pays. Ainsi, l’Allemagne se verrait appliquer le tarif maximum tandis que ceux qui font un effort conséquent en matière de défense obtiendraient un « rabais », lequel pourrait être plus important si leur politique est alignée « plus étroitement » sur celle des États-Unis.

Cette « démarche serait un moyen d’inciter les partenaires de l’Otan à accélérer l’augmentation de leurs dépenses militaires », écrit l’agence de presse.

Interrogé sur ce sujet, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Garrett Marquis, n’a ni démenti, ni confirmé l’intention prêtée au président Trump. Selon lui, les autorités américaines sont « déterminées à obtenir les meilleures conditions possibles pour le peuple américain ailleurs, mais nous ne ferons aucun commentaire sur les délibérations en cours concernant des idées spécifiques. »

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