La Nasa dévoile des images inédites des ondes de choc produites par deux avions passant le mur du son

Plus un avion vole vite, plus il comprime l’air autour de lui. Et quand sa vitesse atteint celle du son, soit 340 mètres par seconde, il se forme une onde choc qui produit le fameux « bang ». S’il va encore plus vite, cette onde de choc, devenue moins rapide, se propage derrière lui. Et on sait cela depuis l’exploit de Chuck Yeager qui, aux commandes du Bell X-1, fut le premier à franchir le « mur du son ».

Mais la Nasa a cherché à en savoir plus. Dans le cadre de ses recherches visant à voir s’il est possible d’éviter ce phénomène physique aérodynamique [programme Quiet Supersonic Technology, ndlr], elle a photographié l’onde de choc qui se produit quand un avion atteint une vitesse supersonique.

Pour cela, la Nasa a installé à bord d’un B-200 King Air des caméras numériques capables de capturer 1.400 images par seconde en haute résolution. Et deux avions T-38 Talon ont décollé du Neil A. Armstrong Flight Research Center, établi dans le désert de Mojave [Californie], avec la mission de passer le mur du son tout en volant à 9 mètres l’un de l’autre. Et c’est ainsi que l’agence américaine a pu obtenir des images inédites de l’onde de choc produite lors d’un vol supersonique.

Les deux T-38 Talon étant positionnés l’un derrière l’autre, on constate sur les clichés que les ondes de choc ont une « forme différente ».

« Ce qui est intéressant, c’est que si vous regardez le T-38 à l’arrière, vous voyez que les chocs interagissent dans une courbe. C’est parce que le second T-38 vole dans le sillage du premier, ce qui fait que les ondes de choc vont avoir une forme différente. Ces données vont vraiment nous aider à mieux comprendre comment ces chocs interagissent », a expliqué Neal Smith, d’AerospaceComputing Inc, qui travaille pour la Nasa.

Ces images aussi détaillées d’ondes de choc sont « cruciales » pour le développement du prototype expérimental X-59, pour lequel la Nasa a attribué un contrat de 247,5 millions de dollars à la division « Skunk Works » de Lockheed-Martin en 2018. Cet appareil sera « construit spécifiquement pour développer des technologies qui réduisent l’intensité sonore d’un ‘bang’ à celle d’un bruit sourd », avait-il été expliqué à l’époque.

En effet, ce X-59 devra être en mesure de voler à 55.000 pieds à la vitesse de Mach 1,4 tout en produisant un bruit d’une intensité inférieure à 75 décibels.

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