La « bascule » vers le nouveau logiciel de paiement de la solde attendue d’ici la fin du premier semestre 2019

Le logiciel Source Solde, dont le développement a été confié à Sopra Steria sous l’égide de la Direction générale de l’armement [DGA] afin de remplacer le système LOUVOIS [Logiciel unique à vocation interarmées de la solde], responsable d’innombrables dysfonctionnements ayant plongé les militaires et leurs familles dans de grandes difficultés financières, aurait dû être fin prêt en 2017. Mais, finalement, cela n’a pas été le cas, en raison de « quelques difficultés, comme l’avait expliqué l’ingénieure générale de l’armement Caroline Gervais aux députés.

Qui plus est, les changements législatifs, comme la retenue de l’impôt à la source, par exemple, n’ont pas évidemment pas facilité les choses… Ce qui a conduit à repousser encore la date de mise en service de Source Solde… et à trouver 48 millions d’euros supplémentaires par rapport au devis initial pour financer l’allongement des phases de tests et la prise en compte des évolutions réglementaires.

D’autant plus que le ministère des Armées n’a pas le droit à l’erreur, des dysfonctionnements dans le versement des soldes dues aux militaires étant susceptibles d’avoir des conséquences incalculables sur le moral et la confiance de la base à l’égard de la administration et de leur hiérarchie.

« L’échec n’est pas permis », a assuré le commissaire général Stéphane Piat, directeur central du commissariat des armées [SCA], qui est en grande partie responsable de la « bascule » de Louvois vers Source Solde.

« Les travaux de fiabilisation menés depuis 2015 sur ce projet majeur, ainsi que ceux consentis pour stabiliser le calculateur Louvois, garantissent la robustesse retrouvée de notre chaîne solde. Le prélèvement à la source sur la solde des militaires, instauré en janvier sans incident majeur, en atteste également », a ajouté le directeur du SCA devant les députés de la commission de la Défense.

Cependant, a-t-il admis, le SCA est « confiant mais vigilant ». En effet, a continué le commissaire général Piat, le fait d’avoir « passé plusieurs étapes importantes dans le cadre de la solde à blanc » a de quoi susciter un certain optimisme.

Pour rappel, la phase dite de « solde à blanc » consiste à tester le nouveau logiciel en lui injectant des données déjà exploitées afin de vérifier sa capacité à les traiter correctement.

« La confiance dans la maturité du nouveau calculateur a été jugée suffisante pour basculer à la phase suivante, celle de la solde en double : nous calculons les soldes selon le même calendrier et sur la base des mêmes données, à la fois grâce au calculateur existant Louvois et au futur calculateur Source Solde », a ensuite expliqué le directeur du SCA. « Cette phase permet de tester l’ensemble de l’écosystème et de s’assurer de la fiabilité et de l’exactitude des interactions entre tous les acteurs. Nous sommes actuellement dans cette phase », a-t-il ajouté.

Cela étant, il est naturellement hors de question de basculer vers Source Solde tant que « tous les critères de qualité de la solde » ne seront pas respectés. « Mois après mois, nous cochons ceux qui le sont », a indiqué le commissaire général Piat. Aussi, a-t-il continué, « nous avons bon espoir de pouvoir basculer vers la fin du premier semestre. » Pour rappel, il reviendra à la Marine nationale d’essuyer les plâtres.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]