Le ministère des Armées lance une procédure pour acquérir 75.000 pistolets semi-automatiques

« Nous avons également un pistolet qui date des années 1950! Très franchement, aujourd’hui, ni les forces de sécurité intérieures, ni les soldats étrangers que j’ai rencontrés cette année ne sont dotés d’une arme de poing des années cinquante! Nous devons donc étudier ces questions avec beaucoup d’intérêt », s’était exclamé le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], lors d’une audition parlementaire, en juillet 2017.

Et, depuis, il n’a cessé de mettre cette question sur le tapis dès qu’il en a l’occasion. Comme en septembre 2017 : « Je souhaite ainsi obtenir davantage d’effets physiques et de symboles liés à la remontée en puissance. […] Si l’on peut remplacer, à l’horizon 2022, l’ensemble des pistolets modèle 1950 par des pistolets plus modernes, cela aurait du sens et, politiquement, ce serait recevable », avait-il dit.

Même chose, un an plus tard : « Si les effets capacitaires les plus importants sont attendus dans le temps long, la LPM [Loi de programmation militaire, ndlr] peut et doit également produire des effets rapides et très concrets en matière de petits équipements, d’habillement, de condition de vie et d’entraînement, bref tout ce qui fait le quotidien de nos soldats. C’est […] la raison pour laquelle j’insiste sur des projets qui peuvent apparaître secondaires, mais que j’assume sans complexe et pour lesquels nous sommes prêts, comme […] le successeur du pistolet automatique – avec un coût de 35 millions d’euros pour l’acquisition de 60.000 armes, soit un peu plus de 500 euros par arme », avait avancé le général Bosser.

Le CEMAT a-t-il obtenu gain de cause? Le site spécialisé FOB a en effet déniché un avis de marché publié le 2 mars par la Direction générale de l’armement [DGA] et portant sur l’acquisition de 75.000 pistolets semi-automatiques [PSA] de calibre 9 mm, de 45 millions de cartouches de 9 x 19 mm à balle ordinaire homologuées OTAN, de 2 millions de cartouches de 9 x 19 mm subsoniques et de 4 millions de cartouches de 9 mm marquantes. Il est également question de 9.000 pistolets d’entraînement, de 7.000 kits de réducteur de son, de 25.000 valises anti-écrasement et de 800 outillages de simbleautage laser.

Le général Bosser ayant parlé d’acquérir 60.000 armes de poing, le nombre de PSA susceptibles d’être commandés laisse supposer que ce marché concerne également les autres armées.

Cet avis de marché précise que « conformément à l’article 53.l du décret 2016-361 », les composants et les pièces détachées « soumis à autorisation administrative d’un État tiers à l’union Européenne ou à l’espace Économique Européen » seront susceptibles de ne pas être autorisés. Toutefois, cette exigence pourrait « ne pas concerner le système d’entraînement et les capacités d’aide à la visée nocturne. »

Comme pour de précédents appels d’offres, la DGA a reconduit une disposition qui a encore récemment fait couler beaucoup d’encre à l’occasion de l’avis concernant les Fusils de Précision Semi-Automatiques [FPSA], appelés à remplacer les Fusils à Répétition modèle F2 [FR-F2]. En effet, pour pouvoir participer à cette procédure, il est demandé aux candidats d’avoir réalisé un chiffre d’affaires égale ou supérieur à 30 millions d’euros au cours du dernier exercice [ou en moyenne, au cours des trois dernières années].

Cela état, il est possible à plusieurs industriels de se regrouper pour faire une offre commune. En tout cas, les candidats éventuels ont jusqu’au 12 avril prochain pour soumettre les documents demandés ainsi que leurs offres.

Enfin, l’avis indique que le candidat ayant soumis l’offre « économiquement la plus avantageuse », appréciée en fonction des critères définis dans le cahier des charges, remportera ce marché relatifs à ces pistolets semi-automatiques.

Photo : Durant un exercice, le navigateur d’un Mirage 2000N s’entraîne a recharger son PAMAS G1 avec une seule main valide, comme s’il venait de se blesser après s’être ejecté (c) armée de l’Air / EMA

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