La version navale du F-35 a atteint sa capacité opérationnelle initiale

Le 28 février, et après l’US Marine Corps pour le F-35B [STOVL, décollage court et à atterrissage vertical] et l’US Air Force pour le F-35A, l’US Navy a annoncé que le F-35C, c’est à dire la version navale de l’avion développé par Lockheed-Martin, venait s’atteindre sa « capacité opérationnelle initiale » [IOC].

« Le F-35C est prêt pour les opérations, prêt au combat et prêt à gagner », s’est félicité le vice-amiral DeWolfe Miller, le commandant des forces aériennes de la marine américaine [COMNAVAIRFOR]. « Nous ajoutons un système d’armes incroyable à l’arsenal de nos groupes aéronavals, qui va renforcer de façon significative nos forces armées », a-t-il ajouté.

Pour qu’une IOC puisse être atteinte, il faut en premier lieu qu’une unité dotée du nouvel appareil soit déclarée opérationnelle. Ce qui est le cas du Strike Fighter Squadron [VFA] 147 qui, doté de 10 F-35C Block 3F, a achevé sa phase de qualification à bord du porte-avions USS Carl Vinson, après avoir obtenu, en décembre 2018, la certification « Safe-For-Flight ».

En outre, cette IOC suppose également que le porte-avions qui accueillera les premiers F-35C ait l’infrastructure, les qualifications et les certifications ad hoc. Enfin, explique l’US Navy, il faut faire la démonstration que « toutes les procédures, processus et politiques sont en place pour soutenir les opérations. »

Le développement de la version navale du F-35 n’a pas été sans aléas. Il a en fallu en effet revoir la position de sa crosse d’appontage, cette dernière ayant été placée trop près du train d’atterrissage, ce qui rendait impossible toute opération à bord d’un porte-avions. Selon un document interne du Pentagone, publié en 2012, 8 tentatives pour faire apponter cet appareil s’était soldée par autant d’échecs.

À l’époque, le vice-amiral David Venlet, alors directeur du programme F-35 au Pentagone, s’était dit « surpris » par le nombre de « points faibles » décelés sur cet avion, qui était encore en développement. « La plupart [des points faibles] sont petits. Mais quand on les met tous ensemble, et qu’on regarde où ils se trouvent sur l’avion et à quel point il est difficile de les résoudre après l’achat de l’appareil, le fardeau des coûts est à couper le souffle », avait-il déploré, dans un entretien donné à AOL Defense.

Quoi qu’il en soit, le F-35C a pu apponter pour la première fois sur un porte-avions [l’USS Nimitz, en l’occurrence] en novembre 2014. Beaucoup de chemin a donc été parcouru depuis.

Pour rappel, pour épauler ses F/A-18 Super Hornet, l’US Navy entend se doter de 260 F-35C [et l’US Marine Corps en attend 80 exemplaires, en plus de ses 360 F-35B]. Le prix de cet appareil, tel qu’il a été calculé pour le lot n°11, est de 107,7 millions de dollars.

Pour le moment, les F-35B de l’USMC et les F-35I « Adir » de la force aérienne israélienne sont les seuls à avoir été engagés dans des missions de combat, les premiers ayant effectué une centaine de sorties en Afghanistan et en Syrie.

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