Les incidents aériens entre l’Inde et le Pakistan se multiplient

L’armée pakistanaise avait prévenu : si l’Inde se livrait à la « moindre agression » contre le Pakistan, accusé d’abriter le groupe terroriste Jaish-e-Mohammad [JEM], responsable d’un attentat meutrier commis dans l’État de Jammu-et-Cachemire, le 14 février, alors elle risquerait de se « faire surprendre ».

Dans la nuit du 25 au 26 février, le gouvernement indien est passé outre cet avertissement et a ordonné un raid aérien contre un important camp d’entraînement du JEM, localisé au Pakistan. Si les autorités pakistanaises ont minimisé les conséquences de ces frappes, elles ont toutefois dénoncé une « agression intempestive » et promis d’y apporter une réponse « à heure et à l’endroit » de leur « choix ».

De son côté, et alors que les États-Unis, l’Union européenne et la Chine ont appelé ces deux puissances nucléaires à la « retenue », New Delhi a tenté de temporiser. Ainsi, la ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, a assuré que son pays ne souhaitait « pas d’escalade » et qu’il continuerait d’agir « avec responsabilité. »

Le raid indien n’a pas « visé d’installations militaires pakistanaises » et son objectif s’est « limité » à un camp d’entraînement du groupe terroriste Jaish-e-Mohammad, soupçonné de préparer de nouveaux attentats au Cachemire indien, a insisté Mme Swaraj.

Le Pakistan a répondu en rejetant « l’affirmation de l’Inde selon laquelle elle a visé un présumé camp terroriste près de Balakot et [y a causé] de lourdes pertes. » Et de dénoncer que ces frappes ont été menées dans un « dans un contexte électoral » au prix « d’un risque sérieux pour la paix et la stabilité régionales. »

Quoi qu’il en soit, peu après, les autorités indiennes ont fait état de l’intrusion dans l’espace aérien de Jammu-et-Cachermire d’au moins quatre avions de chasse pakistanais, avant d’être refoulés par l’Indian Air Force.

Selon l’agence Press Trust of India [PTI], cette intrusion des appareils pakistanais se serait produite dans les secteurs de Poonch et Nowshera, où ils y auraient largué des bombes. Mais aucun dégât n’a pour le moment été signalé dans la zone concernée.

Puis, le Pakistan a assuré avoir abattu deux avions indiens qui avaient pénétré dans son espace aérien, à la hauteur de la Ligne de contrôle [LoC], qui sépare le Cachemin indien et pakistanais.

« En réponse à des frappes de la force aérienne pakistanaise ce matin (…) l’Indian Air Force a traversé la Ligne de contrôle. La force aérienne pakistanaise a abattu deux avions indiens dans l’espace aérien pakistanais », a indiqué le général Asif Ghafoor. « Un pilote indien a été arrêté à terre par les militaires et deux autres (sont) dans la zone », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Quant aux frappes effectuées en territoire indien et évoquées par le général Ghafoor, il est possible qu’il s’agisse de celles rapportées plus tôt par l’agence PTI. En tout cas, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a précisé qu’elles avaient visé des « des cibles non militaires, évitant des pertes humaines et des dommages collatéraux. » Et d’ajouter : « Le seul objectif est de démontrer notre droit, notre volonté et notre capacité d’autodéfense ».

« Nous n’avons acune intention d’escalade mais sommes entièrement préparés à le faire si nous sommes forcés à un tel paradigme », a ensuite prévenu Islamabad.

S’agissant des avions de l’IAF abattus par la chasse pakistanaise, New Delhi n’a pas fait de confirmation officielle. Si ce n’est qu’il a été fait état de la perte d’un hélicoptère de transport Mil Mi-17 dans le district de Budgam, causant la mort de deux membres de son équipage.

Cependant, une vidéo diffusée par Islamabad montre un pilote indien présumé, lequel affirme être « le commandant Abhinandan » et porter le « numéro matricule 27.981. » Selon la presse indien, un MiG-21 « Bison », piloté par cet officier, serait effectivement porté disparu.

Mais les choses n’en sont pas restées là. Ce 27 février, les médias indiens affirment en effet qu’un F-16 pakistanais a été abattu par la défense aérienne alors qu’il venait de pénétrer dans l’espace aérien du Jammu-et-Cachemire. Une vidéo a même été diffusée mais, à vrai dire, on n’y distingue pas grand chose…

En attendant, le Pakistan a annoncé avoir fermé son espace aérien aux vols civils tandis que l’Inde a suspendu les activités d’au moins cinq aéroports et annulé de nombreux vols commerciaux.

Par ailleurs, et pour une raison indéterminée, le site Internet de l’Indian Air Force était inaccesible, ce 27 février, contrairement à celui de son homologue pakistanaise.

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