Après la perte de l’ARA San Juan, l’Argentine veut rapidement récupérer une capacité sous-marine

Au moment de son naufrage, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin opérationnel de la marine argentine [Armada de la República Argentina], son « sister ship », l’ARA Santa Cruz étant alors en cale sèche depuis deux ans pour une nouvelle opération de maintenance.

Et, plus d’un an après, ce sous-marin est toujours immobilisé au chantier naval de Tandanor, les travaux ayant été suspendus après le drame de l’ARA San Juan. En effet, comme l’on ignorait encore les causes ayant conduit à la perte de ce dernier, le ministère argentin de la Défense voulut s’assurer que la modernisation en cours de l’ARA Santa Cruz n’allait pas provoquer la même catastrophe.

Reste que, depuis, l’Argentine ne peut plus aligner un seul sous-marin. Ce qui fait que l’Armada de la República Argentina n’est plus en mesure d’assurer des « patrouilles dissuasives » dans ses eaux territoriales et donc de protéger les ressources du pays. Aussi, Buenos Aires entend y remédier le plus rapidement possible, ce qui n’est pas une mince affaire au regard de sa situation économique et financière.

Trois options ont donc été étudiées : l’achat d’un nouveau sous-marin, ce qui exigerait de débourser jusqu’à 250 millions de dollars, reprendre, pour 200 millions, le chantier de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonné pour des raisons financières dans les années 1980 ou continuer la modernisation de l’ARA Santa Cruz.

La marge de manoeuvre financière étant des plus réduites, la troisième solution a donc été d’autant plus privilégiée qu’elle est, de loin, la plus économique [20 millions de dollars] et sans doute la plus rapide. Par ailleurs, depuis la découverte de l’épave de l’ARA San Juan, un an après sa disparition, l’état-major argentin connaît les raisons qui ont causé le drame. En outre, un audit a constaté des irrégularités dans les contrats relatifs à la fourniture des batteries des sous-marins argentins, lesquelles n’étaient plus sous garantie…

Quoi qu’il en soit, la marine argentine devra patienter au moins deux ans avant de retrouver une capacité sous-marine. C’est en effet le délai avancé par le ministère argentin de la Défense. « Il existe une volonté politique d’aller de l’avant car le sous-marin est une arme tactique irremplaçable pour la préservation des ressources de l’Atlantique-Sud », fait-on valoir.

La modernisation de l’ARA Santa Cruz prévoit le changement des batteries, la révision du système de propulsion ainsi qu’une maintenance au niveau du schnorchel.

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