Le camp des instructeurs militaires européens au Mali visé par une attaque jihadiste

« Le combat n’est pas terminé » et « nul ne peut se vanter de se passer des autres […] Nous avons donc besoin de l’engagement de tous. Engagement de la Minusma. Nous avons besoin de l’engament de la Mission européenne EUTM. Enfin, nous avons besoin du G5 Sahel qui crée une vraie synergie entre les cinq Etats, en particulier dans les zones frontalières », a lancé Édouard Philippe, le Premier ministre, lors d’une visite aux troupes françaises présentes à Gao [Mali], ce 24 février, soit deux jours après l’annonce de l’élimination du numéro deux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM] par la force Barkhane.

Et le chef du gouvernement français ne croit sans doute pas si bien dire… Car dans la nuit du 23 au 24 février, le camp Boubacar Sada Sy, qui, implanté à Koulikoro [à 57 km seulement au nord-est de Bamako] abrite les instructeurs militaires de mission de formation de l’Union européenne au Mali [EUTM Mali] a été la cible d’une attaque jihadiste, laquelle a fait au moins trois blessés, dont deux soldats et un civils maliens.

Selon le gouverneur de Koulikoro, un « nombre indéterminé » de terroristes à bord de deux véhicules chargés d’explosifs ont ouvert le feu en direction d’un poste de contrôle établi à l’extérieur de la ville [à Mafèya, sur l’axe Koulikoro Banamba] avant de se faire exploser à l’entrée du camp abritant l’EUTM Mali.

D’après un témoignage receuilli par l’AFP auprès d’un miliaire malien, les assaillants ont « mitraillé le poste d’entrée, blessant notamment deux sentinelles » puis il y a eu « ensuite rapidement un véhicule piégé dont les trois occupants sont morts déchiquetés ». Et d’ajouter que le second véhicule des terroriste « a brûlé ».

Une autre source, citée cette fois par Studio Tamani, a expliqué que les terroristes avaient « refusé obtempérer à l’entrée du camp et la sentinelle a immédiatement ouvert le feu. »

Via Twitter, l’EUTM Mali a confirmé cette attaque, qui a causé beaucoup de dégâts matériels, en précisant qu’elle avait été repoussée par sa force de protection [armée par des soldats espagnols et tchèques] ainsi que par les Forces armées maliennes [FAMA].

Ce n’est pas la première fois que l’EUTM Mali est visée par les jihadistes. Ce fut notamment le cas en mars 2016, quand des assaillants tentèrent, sans succès, de forcer l’entrée de son quartier général installé à Bamako.

Photo : Entrée du camp, via le gouverneur de Koulikoro

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