La livraison à la Chine de missiles intercepteurs pour le système de défense aérienne russe S-400 contrariée

En 2014, et après des hésitations à Moscou en raison du risque de rétro-ingénierie, la Chine devenait le premier client à l’exportation du système de défense aérienne russe S-400 « Triumph ». Aucune précision sur le nombre de batteries commandées et le montant du contrat n’avait été donnée à l’époque. Mais, selon les bruits de coursive, il serait question de 4 à 6 exemplaires pour un montant maximal de 3 milliards de dollars.

En avril 2018, l’agence TASS annonça qu’un premier lot de systèmes S-400 avait été livré à l’Armée populaire de libération. Et cela, « dans les délais impartis par le contrat ». Sauf qu’une partie de la cargaison n’est jamais arrivée à destination. En effet, le navire transportant les missiles intercepteurs 40N6, pris dans une tempête, avait dû faire demi-tour et regagner le port d’Oust-Louga, donnant sur le golfe de Finlande. Et, à l’époque, il fut avancé que ce n’était que partie remise et que cette livraison allait être reportée à plus tard.

Depuis, la Chine attend toujours les missiles intercepteurs en question. Et pour cause : lors du salon de l’armement IDEX 2019, organisé aux Émirats arabes unis, le Pdg du groupe russe Rostec, Serguei Chemezov, a expliqué que les 40N6 avaient tous été détruits lors de la tempête dans laquelle fut pris le navire qui les transportait.

« Nous avons un contrat depuis longtemps, nous avons déjà dû fournir tous les missiles, mais malheureusement, il y a eu un accident: le navire qui transportait ces missiles a été pris dans une tempête. Nous avons été obligés de détruire ces missiles et sommes en train d’en fabriquer d’autres », a en effet affirmé M. Chemezov.

Pour rappel, l’achat de systèmes S-400 et celui d’avions de combat Su-35 ont valu à la Chine d’être sanctionnée par les États-Unis, en vertu de leur loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act] qui prévoit des mesures de rétorsion à l’encontre de toute entité ayant conclu des contrats avec des entreprises russes du secteur de l’armement.

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