Les derniers avions F-5 Tiger II de l’US Navy vont encore jouer les prolongations

Arborant une livrée noire ornée d’étoiles rouges cerclées de jaune et rebaptisés « MiG-28 », des F-5 Tiger II donnèrent, par la magie du cinéma, du fil à retordre aux F-14 Tomcat pilotés par « Maverick » et « Iceman » dans le film Top Gun, sorti dans le salles obscures il y a maintenant plus de trente ans.

Depuis, les F-14 Tomcat ont replié définitivement leurs ailes… Et les F-5 Tiger II continuent de voler aux États-Unis. Et sans doute pour encore quelques années. En effet, et preuve que la fiction n’était pas très éloignée de la réalité, l’US Navy et l’US Marine Corps [USMC] utilisent actuellement quelques dizaines d’exemplaires pour tenir le rôle « d’agresseurs » dans les simulations de combat aérien.

Trois unités en sont dotées : les VFC [Fighter Squadron Composite] 111 « Sun Downers » et 113 « Saints », respectivement basés à Key West [Floride] et à Fallon [Nevada], ainsi que le Marine Fighter Training Squadron 401 [VMFT-401], installé à Yuma [Arizona].

Alors qu’il est de plus en plus question de faire appel à des sociétés privées ayant acquis d’anciens avions de combat pour l’entraînement des pilotes de chasse [il s’agit d’un moyen pour remédier aux déficits en personnels outre-Atlantique, ndlr], l’US Navy et l’USMC ont l’intention de prolonger encore la durée de vie de leurs F-5 Tiger II « Agressors », à en croire un contrat que vient d’attribuer le Pentagone à Northrop-Grumman, le 12 février dernier.

Ainsi, l’industriel s’est vu notifier un avenant d’un montant de 16;8 millions de dollars à un contrat précédemment attribué.

« Cette modification du contrat prolonge la période d’exécution et assure la maintenance des 44 avions F-5N / F de la Marine et du Corps des Marines. […] Cette modification prévoit l’inspection, la réparation, la révision générale, les réparations d’urgence, les modifications, l’assistance technique et l’approvisionnement en composants nécessaires au fonctionnement et à la maintenance du F-5N/F », a précisé le Pentagone.

L’inspection et, le cas échéant, les réparations à effectuer sur ces F-5 seront assurées à la Fleet Readiness Center Southeast [FRCSE] de Jacksonville, en Floride.

« Le maintien du service de ces aéronefs au sein de la flotte est essentiel », a fait valoir le capitaine de corvette Trent DeMoss, le commandant de FRCSE. « Cette charge de travail garantit non seulement le maintien des emplois à Jacksonville, mais garantit également à nos pilotes la meilleure formation possible », a-t-il assuré.

« Durant cette phase [dite de ‘maintenance en dépôt’], nous recevons l’avion et le démontons pour inspection. Nous savons, à l’avance, que certaines pièces devront être remplacées en raison des heures de vol efectuées par l’avion », a précisé John Stafford, cadre chez Northrop Grumman.

Conçu à la fin des années 1950 [le prototype a effectué son premier vol en 1959, ndlr], le F-5 devait être initialement un chasseur léger destiné à l’US Air Force, avant de connaître un réel succès à l’exportation, grâce notamment à un « Programme d’assistance militaire », lancé en 1965.

C’est ainsi que l’un des rares points communs entre les États-Unis et l’Iran est de mettre en oeuvre ce type d’appareils. Ceux actuellement mis en oeuvre par la force aérienne iranienne devraient rester en service au-delà de 2040, malgré les difficultés pour se procurer des pièces détachées. D’ailleurs, en août dernier, Téhéran a prétendu avoir mis au point le Kowsar, un nouvel avion de combat de conception 100% iranienne… qui ressemble comme deux gouttes d’eau au F-5 américain.

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