Sécurité des sites sensibles : Une PME française autorisée à faire voler son drone de surveillance 100% autonome
En janvier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] a lancé un défi aux ingénieurs, entreprises innovantes et autres industriels afin d’améliorer la protection des bases aériennes, notamment dans les domaines de la surveillance par drone, la biométrie, l’intelligence artificielle, le big data, etc… Sans doute que le drone Skeyetech, développé par Azur Drones, y aurait sa place.
Doté de deux caméras, dont une haute définition avec un zoom x20 et une thermique 640×480 avec un zoom digital x4, afin de permettre l’identification, de jour comme de nuit, d’une personne à plusieurs centaines de mètres, cet octocoptère peut voler à 80 km/h pour une autonomie de 25 minutes, y compris sous la pluie et avec des vents de 50 km/h.
Jusque-là, ce drone, dont le développement a demandé trois ans de travail, n’a rien d’exceptionnel. Sauf qu’il est totalement autonome, c’est à dire qu’un « télépilote » n’est pas nécessaire pour le mettre en oeuvre.
« Grâce à son intelligence artificielle [propriétaire], il peut décoller automatiquement, voler de manière sécurisée (calculs de trajectoire), puis atterrir avec précision sur sa base », explique Drone Azur. Aussi, son utilisation « ne ne requiert aucune formation des équipes de sécurité au télépilotage », ces dernières pouvant « suivre ou commander les missions du drone, de façon très simple, directement depuis le VMS [Video Management System] », poursuit le constructeur. Et cela, via des communications chiffrées.
Seulement, les scénarios prévus par la réglementation française en vigueur reposent tous sur un drone piloté à distance. D’où la décision « inédite » que vient de rendre la Direction générale de l’aviation civile [DGAC] en autorisant le Skeyetech à voler en France, au-dessus des sites privés, hors vue directe, de jour comme de nuit et en agglomération, pourvu que cela se fasse sous la supervision d’un téléopérateur.
« Ce téléopérateur étant dispensé des formations normalement exigées pour les télépilotes [arrêté DGAC du 18 mai 2018], le système Skeyetech peut être opéré directement par un agent de sécurité, pour déclencher des missions de levées de doutes ou des rondes préprogrammées », souligne Azur Drone.
« Azur Drones ouvre des marchés aujourd’hui freinés par la complexité du déploiement des drones standards. Contrairement aux solutions télépilotées, nos drones sont très simples à utiliser, disponibles 24h/24, précis et fiable », a fait valoir, dans un communiqué, Jean-Marc Crépin, le Pdg de l’entreprise girondine.
Pour convaincre la DGAC, le Skeyetech ne manquait pas d’arguments étant donné que ses composants essentiels [moteur, électronique, sources d’alimentation, etc] ont tous été doublés, voire triplés. Et il est en outre doté d’un parachute pyrotechnique et d’un système de geo-caging. Qui plus est, ce système, c’est à dire le drone et sa station d’accueil, est muni d’un logiciel de maintenance prédictive permettant de détecter le moindre risque de panne.
Intégré à un réseau de capteurs, le Skeyetech peut décoller automatiquement [et en moins de 20 secondes] pour reconnaître une zone ou faire un point de situation en cas d’alerte. Par rapport à une « patrouille humaine », cela prendre cinq fois moins de temps. Il est également possible de le programmer pour effectuer des rondes régulières ou des missions de surveillance ponctuelles.
Autre avantage de ce drone : il est en mesure de surveiller des endroits difficiles d’accès et d’éliminer les « angles morts ». Enfin, par rapport à une caméra fixe, il est beaucoup plus difficile à neutraliser.