Les États-Unis offrent un centre de commandement et de contrôle aux forces armées nigériennes

Les États-Unis et le Niger ont établi des relations militaires en 1962, dans le cadre d’un accord visant aider Niamey « à assuser sa sécurité et son indépendance ». Ses liens ont ensuite été renforcés en 18 ans plus tard, avec la possibilité donnée aux officiers nigériens de suivre des formations sur le sol américain, au titre du programme IMET [International Military Education and Training].

Cette coopération a par la suite pris de plus en plus d’ampleur après les attentats du 11 septembre 2001. Comme d’autres pays du Sahel, le Niger a pu profiter de programmes de formation et d’entraînement successivement mis en place par les forces américaines [Pan Sahel Initiative et Trans-Saharan Couter Terrorism Initiative].

Après une éclipse dû à des troubles politiques à Niamey [renversement du président Mamadou Tandja, ndlr], et dans la foulée de l’opération française Serval menée au Mali, les États-Unis ont accentué leur coopération militaire.

Cette sollicitude s’explique en partie par la position stratégique qu’occupe le Niger puisqu’il est situé au carrefour de la menace jihadiste, avec la Libye au nord, le Mali à l’ouest et le Nigeria au sud. Ce qui lui vaut d’être régulièrement la cible d’attaques terroristes, notamment de la part du groupe nigérian Boko Haram.

Si la France a accru sa présence militaire au Niger, via l’opération Barkhane, les États-Unis en ont fait de même pour des raisons identiques. Ainsi, le Pentagone a obtenu de Niamey l’autorisation d’utiliser la base aérienne d’Agadez, d’où seront mis en oeuvre des drones MALE et des avions de renseignement de l’US Air Force une fois qu’elle aura été réhabilitée [et mise aux normes américaines]… ainsi que celle de Dirkou, dont tout porte à croire que la CIA s’y est installée.

Cette présence américaine, qui a été sous le feu des projecteurs lors de l’embuscade de Tongo Tongo, au cours de laquelle 4 membres de l’US Special Operation Command [Forces spéciales, nldr] furent tués par des combattants de l’État islamique au grand Sahara [EIGS], est régie par un accord militaire signé en octobre 2015 afin de promouvoir « la sécurité et la bonne gouvernance » ainsi que la coopération contre le terrorisme.

D’où les dons en nature accordés par Washington aux forces nigériennes. Ces dernières ont ainsi reçu des avions légers de surveillance et de renseignement Cessna 208B ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes. Mais pas seulement.

En effet, le 4 février, l’ambassadeur américain en poste à Niamey, Eric Whitaker, a remis aux forces nigériennes un centre de commandement et de contrôle [C2] installé dans une caserne située dans la capitale du pays.

« Nous remettons le C2 d’une valeur de 16,5 millions de dollars afin de permettre aux Forces armées nigériennes de synchroniser leurs opérations grâce aux communications », a déclaré le diplomate américain, lors d’une cérémonie organisée pour l’occasion.

Justement, les communications sont l’un des points faibles de la Force conjointe du G5 Sahel, à laquelle le Niger fourni des troupes.

Selon les explications données par M. Whitaker, cette infrastructure comprend « deux centres d’opérations tactiques », du « matériel de communication spécialisé » et des « radios pour fournir les informations utiles aux force sur le terrain ». Et le diplomate d’ajouter : « Nous pensons que toutes ces capacités sont essentielles pour aider le Niger à vaincre Boko Haram et d’autres organisations terroristes. »

« Je suis heureux de présenter ce cadeau au Niger car je sais à quel point ce pays fait preuve de courage et de détermination face aux menaces de la région. Je rends hommage aux forces de défense et de sécurité qui mènent actuellement des opérations dans différentes parties du pays tout en maintenant un haut niveau de solidarité par-delà les frontières », a conclu M. Whitaker.

Photo : Embassade des États-Unis au Niger

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