Tchad : Des Mirage 2000 français frappent une colonne de 40 véhicules d’un groupe armé venu de Libye

Actuellement, l’Armée nationale libyenne [ANL], qui dépend du gouvernement implanté à al-Bayda [est du pays, non reconnu par la communauté internationale], mène une offensive contre les groupes armés tchadiens implantés dans le sud de la Libye, précisément à Oum El Araneb, à 100 kilomètres au sud de Sebha.

Relation de cause à effet? Toujours est-il que, le 3 février, et à la demande des autorités tchadiennes, deux patrouilles de Mirage 2000 engagés au titre de l’opération française Barkhane ont été sollicités pour empêcher la progression d’une colonne d’une quarantaine de pick-up d’un groupe armé venu en provenance de Libye.

Dans un premier temps, deux Mirage 2000 ont assuré un « show of force » au-dessus de cette colonne afin de la dissuader de continuer sa route. Malgré cet avertissement, cette dernière a poursuivi sa progression.

D’où l’intervention d’une seconde patrouille de Mirage 2000. Les avions français, en relation avec l’armée tchadienne, ont ainsi réalisé deux frappes contre les véhicules hostiles, qui s’étaient « infiltrés profondément en territoire tchadien », selon l’État-major des armées [EMA].

« Cette intervention en réponse à la demande des autorités tchadiennes a permis d’entraver cette progression hostile et de disperser la colonne », a précisé la même source.

À ce stade, l’EMA ne parle pas de « groupe armé terroriste » [GAT], ce qui désigne habituellement les organisations jihadistes. Aussi, la colonne visée appartenait probablement à l’un des mouvements rebelles tchadiens qui, installés dans le sud de la Libye, cherchent à déstabiliser le nord du Tchad.

En effet, en août 2018, l’un d’eux, appelé « Conseil de commandement militaire pour le salut de la République » [CCMSR], a lancé une offensive en direction de la localité de Kouri Bougri, située dans le massif du Tibesti. Depuis, la situation y demeure tendue. Le 12 janvier, des combats entre rebelles tchadiens et soudanais [proche de N’Djamena] auraient fait des dizaines de tués dans cette localité connue pour ses ressources aurifères.

Le CCMSR, qui revendique « plusieurs milliers de combattants », est issue d’une scission du « Front pour l’alternance et la concorde du Tchad » [FACT], lui-même issu de l’ex-Union des forces pour la démocratie et le développement [UFDD].

Les combattants du FACT, principalement présents dans la région de Sebhan, sont proches de la « Troisième force de Misrata » [ou 13e brigade], désormais affiliée gouvernement d’entente nationale [GNA] installé à Tripoli. Ils ont ainsi pris part aux combats contre la branche libyenne de l’État islamique à Syrte, ainsi que contre l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar à Juffrah.

Photo : armée de l’Air

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