La frégate anti-aérienne « Cassard » a réalisé une saisie « record » d’héroïne en mer d’Arabie

Depuis qu’elle a appareillé de Toulon, il y a trois mois, la frégate anti-aérienne [FAA] de type F 70 « Cassard », admise au service actif le 29 juillet 1988, n’a pas chômé. Après avoir participé à un entraînement avec les Forces françaises stationnées à Djibouti, elle a répondu à une demande d’assistance médicale émise par le paquebot italien Aidablu, alors en transit dans le golfe d’Aden, le 13 novembre dernier.

Une semaine plus tard, le navire de la Marine nationale a porté assistance à l’équipage d’un navire de commerce, le Durban Queen, qui était en train de sombrer après avoir chaviré dans les eaux du golfe arabo-Persique. L’intervention de son hélicoptère embarqué, un Panther, a ainsi permis de sauvé 12 marins indiens lors de trois « rotations ».

Ensuite, la frégate Cassard a participé à l’exercice « Pearl of the West » qui, organisé par la marine koweïtienne, prévoyait une « simulation de lutte asymétrique.

Et, le 30 décembre, après avoir reçu à son bord l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale, le navire français a intégré le Carrier Strike Group 3 [CSG-3] et ainsi assuré l’escorte du porte-avions américain USS John C. Stennis. À cette occasion, il a pris part à l’exercice « Intrepid Sentinel », aux côtés, notamment, des frégates HMAS Ballarat de la Royal Australian Navy, HMS Dragon de la Royal Navy.

« L’intégration du Cassard au CSG3 a permis de préparer les interactions à venir du carrier strike avec le groupe aéronaval du porte-avions Charles De Gaulle », a alors fait valoir la Marine nationale.

Après cet épisode, la frégate Cassard a mis le cap vers la base navale de Bombay, en Inde, qui accueillait pour la première fois un navire français. « Cette escale s’inscrit dans un cadre plus large de consolidation du partenariat stratégique franco-indien en matière de défense, scellé par le président de la République et le premier ministre indien lors de leur rencontre en mars 2018 », a expliqué la Marine.

Puis, la frégate française a intégré la Force opérationnelle combinée 150 [Combined Task Force 150 – CTF-150], mise en place au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, afin de s’attaquer aux trafics de stupéfiants dans une zone allant de la mer Rouge à l’Océan Indien. Et c’est dans le cadre de cette nouvelle mission qu’elle a réalisé une saisie « record » de 670 kg d’héroïne lors d’une inspection à bord d’un boutre, en mer d’Arabie.

« La frégate anti-aérienne Cassard était en mer d’Arabie dans le cadre de la Task Force 150. Elle a procédé à un contrôle sur un boutre qui n’avait pas de pavillon », a en effet indiqué l’État-major des armées [EMA].

Une prise qu’a saluée Florence Parly, la ministre des Armées. « J’adresse toutes mes félicitations à l’équipage de la frégate anti-aérienne Cassard déployée depuis près de 3 mois en océan Indien, qui a intercepté 670kg d’héroïne le 31 janvier. Une saisie record qui porte un coup dur au financement du terrorisme », a-t-elle déclaré, via Twitter.

En 2017, la frégate légère furtive Surcouf, également engagé dans la CTF-150, avait saisi 400 kg d’héroïne, soit 4 millions de doses. Mais elle avait dû s’y prendre à deux fois pour obtenir ce total.

L’an passé, les navires français mis à la disposition de la CTF-150 ont intercepté 1,4 tonne d’héroïne et 13,4 tonnes de cannabis. Soit le tiers des saisies réalisées par cette force opérationnelle combinée.

À noter que la frégate australienne HMAS Ballarat a également effectué une belle prise, le 28 janvier, avec la découverte de 2,1 tonnes de haschich et 345 kilogrammes d’héroïne dissimulés à bord de deux bateaux de pêche au « comportement suspect », naviguant en mer d’Arabie.

Quoi qu’il en soit, ces saisies illustrent, s’il en était encore besoin, l’ampleur du trafic de stupéfiants entre l’Afrique de l’Est et l’Afghanistan. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime [ONUDC], ce commerce illicite « nourrit l’instabilité dans certains pays africains et permet à des groupes armés de se financer. »

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