Barkhane – L’avion de transport C-160 Transall rend encore bien des services

D’après la dernière édition des « chiffres clés de la Défense », un document diffusé tous les ans par le ministère des Armées, l’armée de l’Air comptait encore 18 avions de transport C-160 Transall au 1er juillet 2018. Et deux d’entre-eux sont déployés à Niamey, au titre de l’opération Barkhane. Et, visiblement, leurs équipages n’ont pas chômé l’an passé.

Ainsi, dans un article publié par l’État-major des armées [EMA], on apprend que « ce doyen du transport […] a réalisé plus de 1.700 heures de vol, transporté plus de 1.700 tonnes de fret et 12.000 passager » sans oublier la cinquantaine de « largages par air » au profit des bases avancées temporaires disséminées dans l’immensité désertique.

Reste à voir ce que représentent ces chiffres par rapport à l’ensemble des missions de transport tactiques assurées par l’armée de l’Air au Sahel en 2018. Cependant, le bilan 2017, que le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA], a publié en mars dernier en donne une idée.

Ainsi, soulignant le « véritable défi logistique » que pose l’opération Barkhane, dont la zone d’activité est aussi grande que l’Europe, le CDAOA indiquait que les avions de transport tactique de l’armée de l’Air avait acheminé 6.200 tonnes de fret ainsi que 40.000 militaires.

Aussi, et sous réserve que les chiffres de 2018 soient équivalents ou presque à ceux de 2017, on peut estimer que ces deux C-160 Transall, même s’ils ne sont plus aussi rutilants que par le passé [voir photo], ont représenté le quart de l’activité « transport ». Ce qui est encore relativement conséquent quand on sait que les derniers appareils de ce type seront en principe réformés en 2023, après 60 ans de service et que leur taux de disponibilité tourne autour de 40-45%, en partie grâce à la « cannibalisation » des exemplaires démantelés.

Quoi qu’il en soit, ces chiffres illustrent la « fragilité » du transport aérien militaire français, soulignée par plusieurs rapports parlementaires récents. Malgré la modernisation des C-130H Hercules [dont le taux de disponibilité a été de 19% seulement, en 2018] et la livraison des A400M « Atlas » [25 seront en dotation en 2025] ainsi que celle de quatre C/KC-130J Hercules, cette situation risque de durer encore quelque temps, avait prévenu, en avril 2018, le général André Lanata, l’ex-chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA].

« Nous sortons d’une situation compliquée, liée principalement aux risques que nous avons pris dans les programmations précédentes en retardant le renouvellement de nos flottes et aux difficultés rencontrées par le programme A400M. […] Le télescopage entre les deux créé la difficulté », avait-il en effet expliqué.

Cependant, les livraisons prévues par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 permettront théoriquement une remontée en puissance du transport aérien militaire [tant tactique que stratégique].

« L’arrivée de […] nouvelles flottes va véritablement faire changer d’échelle notre aviation : +70% de capacité transport d’ici 2025 », a ainsi assuré le général Philippe Lavigne, l’actuel CEMAA, à l’occasion des derniers débats budgétaires.

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