Dassault Aviation confirme la candidature du Rafale pour la modernisation de la force aérienne suisse

Après l’échec de la votation relative à l’achat de 22 avions JAS-39 Gripen E/F auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les F-5 Tiger II à bout de souffle de la force aérienne suisse, Berne a lancé une nouvelle procédure visant à la fois à moderniser son aviation de combat et ses systèmes de défense aérienne.

Désormais, le plan Air 2030, dévoilé en novembre 2017, prévoit de remplacer les F-5 Tiger II et les F/A-18 Hornet, acquis dans les années 1990. Il est question d’acquérir entre 30 et 40 nouveaux avions de combat. Pour cela, les autorités suisses ont invités cinq constructeurs à participer à l’appel d’offres lancés pour l’occasion. Et tous y répondu.

Ainsi, trois appareils ayant déjà pris part à la précédente procédure seront de nouveau mis en concurrence : le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon [dont la candidature sera défendue par l’Allemagne] et le Gripen E/F. À cette liste viennent s’ajouter deux avions américains, à savoir le F-35A de Lockheed-Martin et le F/A-18 Super Hornet de Boeing.

« Le 25 janvier 2019, sur la base des exigences publiées par le DDPS le 23 mars 2018, les cinq candidats ont transmis à armasuisse leurs offres relatives aux prochains avions de combat », a ainsi annoncé le département fédéral de la Défense, de la Protection et des Sports [DDPS], via un communiqué. « La soumission de ces premières offres marque le début de la phase d’analyse et d’essais », a-t-il ajouté.

Ainsi, de février à mars, Armasuisse et la force aérienne suisse « procéderont aux essais des avions dans les simulateurs correspondants » tandis que, dans le même temps, des audits de « support produit » seront menés afin d’évaluer les coûts d’exploitation et de maitenance relatifs aux avions en lice.

Puis, à partir d’avril et jusqu’en juillet 2019, ces derniers seront « soumis à des essais en vol et au sol » à Payerne, où des jours de visite à l’intention du public et des médias seront prévus.

Les rapports d’évalution permettront de constituer une « base de la comparaison systématique et complète entre les candidats qui sera réalisée au deuxième semestre 2020 », ainsi que déterminer pour « chaque modèle d’avion la taille nécessaire de la flotte ». Ce point est intéressant : en 2012, Dassault Aviation fit en effet valoir que 18 Rafale étaient nécessaires pour couvrir les besoins opérationnels de la force aérienne suisse alors que ces dernières comptaient se procurer 22 nouveaux appareils.

« Sur cette base […] Armasuisse élaborera un deuxième appel d’offres qui sera transmis aux candidats. À partir des connaissances acquises avec la deuxième offre, Armasuisse comparera les candidats entre eux sur la base des rapports spécialisés et déterminera l’utilité globale pour chaque candidat. Le rapport d’évaluation mettant en parallèle l’utilité globale avec les coûts d’acquisition et d’utilisation pour une période de 30 ans sera alors élaboré », détaille encore le DDPS.

Cependant, cette procédure sera suspendue au résultat d’une nouvelle votation, Berne ayant souhaité que les électeurs puissent se prononcer non pas sur « un modèle avion » mais sur le « principe du maintien d’une défense aérienne ».

Pour rappel, la force aérienne suisse vuet un avion de combat capable « d’assurer le service journalier de police aérienne ainsi que l’instruction et l’entraînement », de « maintenir une présence permanente dans les airs d’au moins quatre avions pendant au moins quatre semaines en période de tensions accrues » et, en cas de conflit, « d’appuyer » les forces terrestes par des reconnaissances aériennes et des frappes.

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