En 2018, les efforts des Forces armées en Guyane contre l’orpaillage clandestin ont été payants

L’an passé, le bilan de la lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane s’était révélé décevant, le nombre de chantiers clandestins étant passé de 302 à 602 en 2017. Il fallait alors remonter à 2009 pour retrouver de telles statistiques. Et cela, malgré les efforts des Forces armées en Guyane [FAG] qui, dans le cadre de l’opération Harpie.

Cette tendance pouvait s’expliquer par plusieurs facteurs ponctuels, comme la mobilisation des gendarmes pour renforcer la lutte contre la délinquance et maintenir l’ordre lors des troubles sociaux ayant affecté la Guyane en 2017. Et les FAG avaient été également été sollicitées après le passage de l’ouragan Irma, aux Antilles. Subissant moins de pression, les garimpeiros [chercheurs d’or brésiliens] profitèrent du contexte.

Mais d’autres raisons avaient été avancées par Éric Vaillant, alors procureur de la République à Cayenne [il a depuis été affecté à Grenoble, ndlr]. « Encore trop de missions (20 à 30%) des FAG partent sans ce que j’appelle par facilité des ‘agents destructeurs’. Nous devons y mettre fin en mobilisant et en organisant mieux les agents de toutes les administrations qui disposent de personnels ayant les pouvoirs de destructions des sites », avait-il expliqué, tout en demandant plus de sévérité à l’endroit des orpailleurs clandestins.

Cela étant, en octobre 2017, le président Macron avait annoncé que l’opération Harpie allait être justement « renouvelée » et « repensée » dans le sens souhaité par le magistrat. Ce qui a visiblement donné des résultats.

Renforcées temporairement par une compagnie d’infanterie, ce qui leur a permis d’intensifier les patrouilles, les FAG, plus souvent accompagnées par les administrations dotées de pouvoirs judiciaires, ont revu leurs modes d’action avec l’objectif d’occuper le terrain plus longtemps et/ou de revenir sur des sites déjà « traités » afin de dissuader le retour des garimpeiros et de perturber la logistique de ces derniers. La coopération régionale, avec le Brésil et le Surinam, a également été mise en avant.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes, selon le bilan 2018 de l’opération Harpie que vient de publier l’État-major des armées [EMA], selon qui les « orpailleurs illégaux se retrouvent [maintenant] asphyxiés. »

Ainsi, l’an passé, les FAG et les gendarmes ont mené 1.323 patrouilles en forêt ainsi que sur les fleuves guyanais. Ce qui a permis la destruction de 765 sites d’orpaillage illégal, de 4.449 carbets [abri en bois, ndlr], de 215 puits et de 51 galeries. Au niveau des matériels, il a été saisi 82 concasseurs, 758 tables de levée, 401 motopompes, 110 quads, 205 armes, 120 kilos de mercure et 5 kilos d’or.

Au total, avance l’EMA, le montant des saisies des avoirs criminels s’est élevé à un peu plus de 26 millions d’euros [26.075.110 € exactement], soit 12 millions de plus par rapport à 2017 [+81%].

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