Le missile anti-aérien MISTRAL peut aussi être efficace contre des embarcations rapides

Initialement, le Missile Moyenne Portée [MMP], développé par MBDA, était une munition conçue pour détruire des chars et des cibles terrestres. Mais, en octobre, l’industriel a annoncé son intention d’en développer une version navale « pour des missions de lutte contre des navires hostiles ou encore pour des missions littorales contre des défenses côtières ou des véhicules blindés, notamment en soutien d’un débarquement de petites unités ou de forces spéciales. »

Mais le MMP n’est pas le seul missile dont l’emploi sera susceptible d’être différent pour lequel il a été imaginé. En effet, le MISTRAL [pour MIssile Transportable Anti-aérien Léger] pourrait être utilisé à l’avenir comme missile anti-surface.

Ainsi, ce 9 janvier, MBDA a annoncé « démontré avec succès l’emploi du missile Mistral contre des embarcations rapides de type FIAC [Fast Inshore Attack Craft] », à l’occasion d’un tir de démonstration réalisé « en fin d’année 2018, en présence de délégations étrangères ».

Ce tir a été effectué depuis une tourelle navale automatisée SIMBAD-RC installée sur un pas de tir côtier, contre une embarcation semi-rigide télécommandée en déplacement rapide à plus de 1,5 nautique de la côte. « Le scénario se voulait représentatif de l’autoprotection d’un bâtiment contre une menace de type asymétrique (commando ou attaque terroriste) », précise MBDA.

Missile sol-air à très courte portée, de conception « tire et oublie », le MISTRAL F3 est doté d’un autodirecteur à imagerie infrarouge et de capacités de traitement d’image évoluées, ce qui lui permet de « traiter » des cibles ayant une faible signature thermique.

Quant au SIMBAD-RC, il s’agit d’un système naval de défense anti-aérienne commandé à distance, qui « permet de doter des petites unités ou des bâtiments de soutien d’une réelle capacité d’auto-défense, ou encore de renforcer la défense des autres bâtiments de surface », rappelle MBDA. « Chaque tourelle, équipée de deux missiles Mistral prêts au tir, est télé-opérée, « ce qui permet à son opérateur de rester à l’abri dans le centre opération du bâtiment et d’assurer ainsi une plus longue disponibilité opérationnelle en cas d’alerte au combat », ajoute l’industriel.

Cette démonstration du couple SIMBAD-RC/MISTRAL contre une embarcation rapide traduit le « souci constant » de MBDA « d’aider les forces armées à valoriser leurs investissements », a fait valoir Antoine Bouvier, le Pdg du missilier. Elle confère « à nos systèmes des capacités complémentaires à celles pour lesquelles ils ont été conçus au départ », a-t-il souligné.

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