La marine iranienne annonce (encore) le déploiement prochain de deux navires dans l’océan Atlantique

En 2011, l’amiral Habibollah Sayyari, alors chef d’état-major de la marine iranienne, avait annoncé le déploiement de navires dans l’océan Atlantique, voire près des côtes américaines, afin de répondre à la présence de l’US Navy dans les eaux du golfe arabo-persique. Mais il n’en fut rien.

Trois ans plus tard, la même annonce fut faite : la frégate Sabalan et le porte-hélicoptères logistique Kharg appareillèrent de Bandar Abbas pour une mission devant les mener près de la côte Est des États-Unis. Seulement, aucun de ces deux navires n’alla s’aventurer dans l’océan Atlantique, leur mission ayant été annulée au dernier moment.

Qu’en sera-t-il cette fois-ci? En effet, le 4 janvier, les agences de presse iraniennes ont rapporté que le « destroyer » Sahand, entré en service en décembre 2018, et que le navire logistique Kharg [de 33.000 tonnes] se préparaient pour un déploiement dans l’océan Atlantique.

« Depuis quelques années, la Marine prévoit de déployer une flotte dans l’océan Atlantique et il semble maintenant que tout est prêt pour lancer la mission », a assuré l’agence Fars. « D’une durée de cinq mois, il s’agira de la plus longue mission effectuée par la Marine iranienne au cours de la dernière décennie », a-t-elle ajouté.

« Le navire-citerne Kharg et le destroyer Sahand doté de missiles téléguidés feront partie de cette flotte qui devrait amarrer dans un pays d’Amérique latine allié », a encore indiqué l’agence Farj, en évoquant le Venezuela.

Selon l’agence Irna, qui a repris les propres du contre-amiral Touraj Hassani-Moghadam, cette mission serait lancée d’ici la fin du mois de mars. Reste donc maintenant à voir si ce sera effectivement le cas.

Les capacités océaniques de la marine iranienne sont très limitées étant donné que sa priorité est le combat littoral, détroit d’Ormuz oblige. Pour l’essentiel, ses capacités de haute-mer reposent sur trois sous-marins Kilo, trois frégates de la classe Alvand [dont la conception remonte aux années 1970], deux frégates de type Moudge [dont une s’est échouée en mer Caspienne en janvier 2018, nldr] et le Sahand [une version améliorée de la classe Moudge, ndlr].

Présenter le Sahand comme un destroyer est exagéré dans la mesure où ce navire affiche un déplacement de seulement 2.000 tonnes, ce qui est très léger par rapport aux 8.000 tonnes d’un Arleigh Burke américain ou aux 6.000 tonnes d’une FREMM française.

Photo : « frégate » de type Moudge

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