Le chef d’état-major de l’armée de Terre place l’année 2019 sous le signe de « l’esprit guerrier »

Lors de ses voeux pour l’année 2018, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], avait insisté sur la modernisation des équipements ainsi que sur l’innovation, qui, l’an passé, aura été l’une des priorités du ministère des Armées, avec la mise en place de nouvelles structures, comme l’Agence del’ Innovation de Défense [AID].

Au niveau de l’armée de Terre, cette priorité donnée à l’innovation technologique s’est traduite par plusieurs annonces, dont celles relatives à la création d’un « Battle Lab Terre », afin de fédérer et d’encourager les initiatives, et à la mise en place de référents « innovation » au sein de chaque unité.

De l’innovation, il en été encore beaucoup question lors des voeux du CEMAT pour 2019. « La révolution technologique de l’armée de Terre est engagée », s’est-il félicité, images à l’appui. Et, a-t-il ajouté, elle est à la fois « indispensable » puisqu’elle doit permettre de garder, voire de prendre, l’ascendant sur l’adversaire, et « inéluctable » car, chaque soldat « souhaite avoir accès à l’information au quotidien. »

« Cette révolution technologique se fera avec vous car l’homme a besoin de la haute technologie et la haute technologie doit conserver une part d’humanité », a ensuite continué le général Bosser.

Quant à la nouvelle année, elle sera placée « sous le signe de l’esprit guerrier », a enchaîné le CEMAT. Ce qui n’est pas une surprise étant donné qu’il a abordé ce thèmes à plusieurs reprises au cours de ces derniers mois.

« Du caporal au général, par tous et pour tous, [c’est] une action qui vise à combiner à la fois rusticité, dit autrement, ‘aguerrissement’, haute technologie et traditions militaires », a résumé le général Bosser lors de sa courte intervention.

Cet « esprit guerrier » que le CEMAT entend promouvoir en 2019 est le « supplément d’âme » nécessaire pour dominer l’adversaire, étant donné que la technologie ne suffit pas, à elle-seule, pour l’emporter sur le terrain. Comme il l’a déjà expliqué, il s’agit ainsi de « développer chez chacun l’intelligence de situation, l’audace, la rusticité, la détermination nécessaire pour comprendre plus vite, agir plus fort et durer plus longtemps. »

Dans la dernière livraison de la lettre mensuelle « Brennus » [*], le général Pascal Facon, le directeur du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC] explique que cet « esprit guerrier » repose notamment sur « quatre qualités incontournables », qui sont « l’audace, indispensable à la prise de décision », le « pragmatisme », qui « permet d’intégrer le milieu, la contingence, la prise de risques et de prendre l’ascendant sur l’adversaire », la « résilience face aux pertes et à l’incertitude », et la « rusticité, pour évoluer et combattre dans un milieu hostile et évolutif, hors de sa zone de confort ».

« L’esprit guerrier est donc consubstantiel à la combativité et au désir de vaincre animant nos chefs et nos soldats. Il n’est pas que cela. Il est également, aujourd’hui et plus que jamais, la conjonction de la maîtrise de la haute technologie et le respect des traditions militaires fondant l’esprit de corps. La pugnacité, l’innovation, le sens de l’adaptation, la lucidité, l’éthique et les forces morales nourrissent ainsi l’esprit guerrier d’une démocratie qui sait vaincre sans perdre son âme », a ajouté le général Facon.

[*] À lire, notamment, l’article « La furia francese : représentations, limites et réalités ou pourquoi l’armée française conserve une baïonnette sur le HK416« , par le colonel Fabrice Clée

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