Terrorisme : L’état d’urgence a été décrété dans plusieurs régions du Burkina Faso

Ces derniers temps, les groupes jihadistes présents dans la bande sahélo-saharienne [BSS] ont intensifié le rythme de leurs attaques au Burkina Faso, pays qui passe pour être le « maillon faible » du G5 Sahel dans le combat contre le terrorisme.

Depuis 2015, ces attaques, attribuées à Ansaroul Islam, au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ainsi qu’à d’autres organisations jihadistes, ont fait plus de 270 morts. En outre, la capitale, Ouagadougou, a déjà été visée à trois reprises, dont en mars dernier.

Et encore, la semaine passée, 10 gendarmes burkinabè ont été tués dans une embuscade tendue dans les environs de Toeni, une localité située au nord-ouest de Ouagadougou, près de la frontière malienne.

Dans un premier temps, ces attaques jihadistes se limitaient au nord du pays, précisement dans la province de Soum, où s’était implanté le groupe Ansarul Islam, le chef de ce dernier, le prédicateur Malam Dicko, mort depuis après un raid de la force Barkhane, ayant trouvé un terrain favorable à son discours prônant l’égalité entre les classes sociales et la remise en cause des chefferies coutumières.

Puis, peu à peu, ces attaques se sont étendues à d’autres régions du pays, notamment celles de l’Est, frontalières avec le Togo et le Bénin. Pour les jihadistes, il s’agit de s’assurer du contrôle des couloirs de trafics y transitant tout en se gardant la possibilité d’ouvrir un nouveau front en Afrique de l’Ouest.

D’où la décision prise ce 31 décembre par Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso.

« Le président a décidé de déclarer l’état d’urgence dans certaines provinces du Burkina Faso. Il a également donné des instructions pour des dispositions sécuritaires particulières sur toute l’étendue du territoire », a ainsi indiqué Remis Fulgance Dandjinou, le ministre burkinabè de la Communication, à l’issue d’un Conseil des ministres « extraordinaire ».

Ainsi, l’état d’urgence concernera « plusieurs provinces » à l’intérieur de 7 des 13 régions que compte le Burkina Faso, dont celles des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, de l’Est, du Nord et du Sahel.

« Les détails sur les provinces concernées seront précisés dans un décret présidentiel », a ajouté M. Dandjinou. « Ces dispositions […] ont pour objectif d’assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et de ramener la quiétude au sein des populations », a-t-il fait valoir.

Concrètement, les forces de sécurités et les militaires auront désormais des pouvoirs supplémentaires dans les régions concernées et certaines libertés – comme celle de circuler – pourront être restreintes.

« Le conseil a échangé sur les nouvelles mesures visant à accélérer la réorganisation opérationnelle des forces de défense et de sécurité, l’amélioration du maillage du territoire, le renforcement de la vigilance et la protection de la population et des infrastructures », a encore fait savoir le ministre burkinabè.

À noter que, début décembre, le Niger a également instauré l’état d’urgence dans trois de ses départements, frontaliers avec le Burkina Faso, en raison, justement, de la recrudescence des attaques jihadistes.

Pour rappel, la France et le Burkina Faso ont convenu, le 17 décembre, de renforcer leur coopération militaire. « La France intervient en soutien du Burkina Faso dans ses efforts de lutte contre le terrorisme, y compris par un appui direct de la force Barkhane », avait alors rappelé Florence Parly, la ministre des Armées.

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