Dix gendarmes ont été tués lors d’une attaque lancée dans le nord-ouest du Burkina Faso

Depuis maintenant plusieurs mois, les jihadistes accentuent leur pression sur le Burkina Faso, considéré par certains observateurs comme étant le maillon faible du combat contre les groupes terroristes présents dans la bande sahélo-saharienne [BSS]. Ainsi, les attaques, généralement non revendiquées, se multiplient, essentiellement dans le nord et l’est du pays, au point que le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, a évoqué, il y a quelques semaines, une situation sécuritaire « considérablement dégradée depuis le début de cette année 2018. »

Depuis 2016, la capitale Ouagadougou a été le théâtre de trois attaques terroristes d’ampleur, dont la dernières, menée en mars, a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM], lié à al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI]. En outre, Ansarul Islam s’est implanté dans la province du Soum et il est supposé que des éléments de l’État islamique au Grand Sahara [EIGS], durement frappé par la force française Barkhane cette année, aient trouvé refuge au Burkina Faso.

Quoi qu’il en soit, le 27 décembre, la gendarmerie burkinabè a une nouvelle fois subi de lourdes pertes face aux jihadistes. Tout a commencé quand une école primaire publique d’un village situé à une vingtaine de kilomètres de Toéni, près de la frontière malienne, a été incendiée par des hommes armés non identifiés.

L’alerte ayant été donnée, des gendarmes de la brigade territoriale de Toéni se sont mis en route pour faire les constatations d’usage et sécuriser la zone. Mais au moment d’arriver au village dont l’école venait d’être atttaquée, leur convoi est tombé dans une embuscade. Dix d’entre eux ont été tués, après avoir tenté vainement de résister à leurs assaillants en attendant l’arrivée des renforts.

Justement, l’un des véhicules devant être envoyés sur place n’est jamais arrivé : il a en effet visé par un engin explosif improvisé [IED]. Cette seconde attaque a fait 8 blessés parmi les gendarmes burkinabè, dont deux graves. Tous ont pu être évacués vers un « centre hospitalier régional ».

Dix jours plus tôt, la Paris et Ouagadougou ont convenu de renforcer leur coopération militaire. « La France intervient en soutien du Burkina Faso dans ses efforts de lutte contre le terrorisme, y compris par un appui direct de la force Barkhane », avait rappelé, à cette occasion, Florence Parly, la ministre des Armées.

En outre, début novembre, Mme Parly avait assuré que la France était « prête à intervenir » si le Burkina Faso en faisait la demande.

Pour les organisations jihadistes, s’implanter durablemement au Burkina Faso est stratégique dans la mesure où cela leur permettrait de contrôler les couloirs de trafics qui y transitent tout en ayant la possibilité d’ouvrir un nouveau front dans l’est, en s’attaquant à des pays jusqu’alors épargnés par le terrorisme, comme le Bénin, le Ghana ou encore le Togo.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]